EuthanasieFPContenu payant

Faut-il légaliser l’euthanasie ?

DÉBAT. Jeudi dernier, la proposition de loi « donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie » était débattue en séance plénière à l’Assemblée nationale et a donné lieu à l’adoption d’un amendement important. De quoi susciter des discussions enflammées sur un sujet éminemment philosophique. Faut-il légaliser l’euthanasie ? C’est le débat de ce mercredi.

/2021/04/euthanasie hippocrate fin de vie loi leonetti

De quoi parle-t-on et dans quel contexte ?

Ce jeudi 8 avril, l’Assemblée nationale a débattu de l’euthanasie, sujet brûlant donnant lieu à de vives délibérations. Cette proposition de loi « donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie » avait été déposée par le député Olivier Falorni le 2 octobre 2017, symboliquement le jour de la mort d’Anne Bert, écrivaine qui s’était rendue en Belgique pour se faire euthanasier.

En raison du nombre considérable d’amendements (plus de 3.000) déposés par des députés souhaitant contrer la proposition de loi, celle-ci n’a pas pu être votée dans son intégralité. Cependant, l’amendement n° 2929 du député Guillaume Chiche, ancien député LREM, réécrivant l’article 1 du texte de loi et visant à ouvrir le droit à une « assistance médicalisée active à mourir » a reçu un large soutien de l’Assemblée avec 240 voix pour, 48 contre et 13 abstentions, outrepassant très largement la majorité absolue fixée à 145 voix.

Cet amendement, bien qu’il n’ait pas, pour l’instant, d’effet légal, a au moins le mérite d’éclaircir les positions de chacun sur ce sujet sensible. Car c’est bien de cela dont il est question : légaliser l’euthanasie dite « active », c’est-à-dire l’acte volontaire d’enlever la vie pour, éventuellement, modifier la loi Claeys-Leonetti (2016) qui autorise, à l’heure actuelle, l’euthanasie dite « passive » par sédation profonde et continue.

Qui sont les opposants à l’euthanasie ?

Le sujet de l’euthanasie, bien souvent jugé transpartisan, rassemble cependant selon les conceptions spirituelles, personnelles et religieuses. Lors d’un dîner à l’Élysée en 2018, Emmanuel Macron avait eu l’occasion d’entendre les avis des représentants des différents cultes en France sur les sujets relatifs à la bioéthique et sur l’euthanasie. Ainsi, Haïm Korsia, grand rabbin de France avait rappelé, lors de ce dîner, son opposition totale à l’euthanasie en tant que représentant de la...

Vous aimerez aussi