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L'affaire Fillon n'est pas terminée

CONTRIBUTION / ANALYSE. Six ans après les faits reprochés, une récente décision du Conseil constitutionnel rebat les cartes sur l’affaire François Fillon.

/2023/09/Francois-Fillon-Conseil-constitutionnel


On sait que le diable se niche dans les détails, mais l’adage se révèle d’autant plus vrai que ceux qui sont chargés d’informer l’opinion transforment les faits importants en détails. Le Conseil constitutionnel vient de rendre une décision importante à double titre. D’abord, il a déclaré inconstitutionnel un article du Code de procédure pénale qui interdisait de soulever des nullités de procédure dans les instances pénales. Ensuite, avec cette décision, la procédure commencée en 2017 contre François Fillon va devoir reprendre au niveau de la Cour d’appel et les nullités soulevées par l’ancien candidat à la présidence de la République vont devoir être examinées. Ce n’est pas rien d’apprendre que notre cour suprême met fin à une violation de l’article 16 de la Déclaration des droits de l’Homme et que la procédure pénale qui a permis de disqualifier François Fillon, assurant ainsi l’arrivée du parfait inconnu, Emmanuel Macron au pouvoir, va devoir en partie être recommencée. Mais cela n’a guère intéressé le système médiatique français. Tout le monde s’est contenté de reprendre mot pour mot la dépêche de l’AFP qui ne disait pas grand-chose, et de revenir à ce qui est important, à savoir l’invasion en France des punaises de lit.

Pour tenter d’éclairer ce qui s’est produit, il convient de revenir un peu en arrière, et notamment au printemps 2017 quand sur la base d’une opération organisée depuis l’Élysée, la justice a organisé une procédure pénale fulgurante contre François Fillon, candidat de la droite, donné pour grand favori.

Le cauchemar de François Fillon a commencé le 25 janvier 2017 lorsque le Canard enchaîné, qu’on imagine dûment informé par les gens désireux de voir arriver Emmanuel Macron à la présidence, publie un article selon lequel François Fillon aurait salarié son épouse comme attachée parlementaire. Le même jour, dans la...

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