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Le calme des vieilles troupes

CARNET DE CAMPAGNE. « Elle c’est les chats, moi c’est les livres », a récemment déclaré Eric Zemmour à propos de Marine Le Pen. Une formule bien peu galante pour l’ardent défenseur de l’élégance française. Ajoutez à cela que les chats ont bien des sortilèges dans leur boite à malices. Les écrivains le savent…mais il n’est pas inutile de le rappeler.

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« Vous direz, un chat c'est une peau ! Pas du tout ! Un chat c'est l'ensorcellement même, le tact en ondes », écrivait Louis-Ferdinand Céline dans Féérie pour une autre fois (1952), tandis que Jules Renard notait déjà le 30 janvier 1889 sur son Journal : « L’idéal de calme est dans un chat assis ». Des phrases et livres qu’Éric Zemmour n’avait manifestement pas lus ou oubliés lorsqu’il lança, au terme d’une immense séquence médiatico-politique de plusieurs semaines à lui seul consacrée –ce qui constitua, avec l’irrésistible ascension afférente, un phénomène rare et fascinant dans la vie politique contemporaine-, au sujet de celle qu’il semblait s’être fixé comme adversaire privilégiée (laissant, ce faisant, bien en paix l’actuel locataire de l’Élysée), en l’occurrence Marine Le Pen, laquelle n’avait rien demandé : « Avec Marine Le Pen, nous n’avons pas les mêmes centres d’intérêt ; elle c’est les chats, moi c’est les livres ». Une déclaration qui, c’est le moins qu’on puisse dire, n’incarnait pas véritablement « le tact en ondes » non plus que le « calme » vanté par nos écrivains français, la galanterie ayant quant à elle manifestement déserté le champ patrimonial national qu’il convenait de sauvegarder…

S’en suivit une sorte de semana horribilis marquée par un tassement voire un recul dans les sondages de celui qui avait occupé le devant de la scène, une valse-hésitation qui commençait à lasser quant au moment de déclarer la fameuse candidature-mystère, des censures indignes de grandes démocraties comme celle qui s’exerça à Londres de la part de la Royal Institution et il fallut bien se rabattre sur l’hôtel Ibis du coin, ce qui, en dépit de tout le respect dû à la célèbre chaîne hôtelière française dont on apprécie le professionnalisme, manquait quelque peu de lustre, de prestige légitimant et de flatteuses dorures (pourquoi pas, tant qu’on y était,...

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