Le temps presse. Sur le nucléaire, inutile de revenir sur les palinodies passées du chef de l’État. L’essentiel est aujourd’hui qu’Emmanuel Macron prenne la mesure de l’utilité, voire du caractère indispensable, de l’atome. Dans un entretien accordé aux Echos, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a dressé les objectifs pour la filière nucléaire dans les années à venir.

La ministre ambitionne même une relance plus importante que prévu du programme nucléaire, pour donner à terme à la France les moyens de produire de l’électricité en plus grande quantité. « J'ai demandé à EDF de privilégier les solutions technologiques les plus robustes et faciles à industrialiser. On parle de six premiers réacteurs, on en met à l'étude huit supplémentaires. Mais j'ai clairement posé la question aux industriels : savent-ils aller au-delà de 14 réacteurs d'ici à 2050 ? C'est d'abord à eux de nous répondre », déclare-t-elle au quotidien. D’autres pistes sont évoquées : l’accroissement de la production des réacteurs existants ou encore la prolongation de la durée de vie des centrales, question à laquelle le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et EDF devraient apporter des éléments de réponse fin 2023.

Un niveau de production en hausse en 2023

Concernant la fusion de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la ministre balaie les critiques : « Notre priorité est de renforcer notre Autorité de sûreté nucléaire en la dotant des meilleures expertises techniques, en l'occurrence celles de l'IRSN. Aujourd'hui, l'expertise liée aux équipements sous pression est déjà à l'ASN et jamais personne n'a estimé que cela posait problème. » Selon elle, il est primordial de « renforcer l’attractivité » de l’entité créée à l’heure où « la concurrence sur les compétences fait rage ».

En matière de compétitivité, la ministre a bien...