LR est-il mort ?
DÉBAT. La récente alliance entre Renaud Muselier (LR) et LREM en région PACA a provoqué des turbulences au sein des Républicains. Elle semble en effet révéler le difficile positionnement idéologique du parti entre LREM et le RN. LR est-il mort ? C’est le débat de ce mardi.
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Mise à jour du 17 mai : selon un sondage, 64% des Français ont du mal à positionner LR par rapport à LREM et au RN. 51% des personnes estiment que LR est proche de LREM et 41% pensent que le parti a une grande proximité avec le RN. Parmi les sympathisants LR, 48% d’entre eux sont favorables à une alliance avec le Rassemblement national « dans le but d’empêcher une victoire de la gauche ».
Dans son essai remarqué Bloc contre bloc, la dynamique du macronisme, le politologue Jérôme Sainte-Marie analyse la restructuration de l’espace politique français en opposant le « bloc populaire » au « bloc élitaire ». L’espace électoral semble s’être polarisé entre ces deux blocs. Le « bloc élitaire », représenté par Macron, est cimenté par une représentation du monde : politiquement, il tend au pouvoir maximal sur la société ; sociologiquement, il vise l’unification des couches sociales dominantes ; idéologiquement, il réalise la convergence libéral-libertaire. Marine Le Pen représente aujourd’hui quant à elle les aspirations du « bloc populaire ». Le vote Républicains semble avoir été pour partie vampirisé par cette polarisation.
On avait entrevu le phénomène dès 2017 où l’ovni politique Emmanuel Macron avait raflé la mise au nez et à la barbe des partis traditionnels de gauche et de droite. Le candidat avait réussi à damer le pion au candidat LR François Fillon, en roulant sur les plates-bandes de son programme économique libéral.
Depuis, cette tendance s’est confirmée et le proclamé « président des riches » s’est fait le champion de ce néolibéralisme assumé et semble avoir convaincu le « bloc élitaire » français. À un an des présidentielles, 37% des Français sont « satisfaits » de son action, bien plus que ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy (28%) et François Hollande (14%) au même stade de leur quinquennat.
De plus, le parti des Républicains a accusé une baisse électorale significative...