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Procès Dupond-Moretti : la justice politique, encore et toujours

CONTRIBUTION / ANALYSE. Éric Dupond-Moretti comparaît aujourd'hui devant la Cour de justice de la République (CJR) pour prise illégale d'intérêts. Mais quoi que l'on puisse penser du garde des Sceaux, de son bilan, de son macronisme, force est de reconnaître que l'affaire est trouble… Pour l'avocat Régis de Castelnau, il faut y voir l'action d'une magistrature politisée qui cherche à faire payer l'exécutif.

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L’audience qui s’ouvre devant la Cour de Justice de la République est un scandale institutionnel, et sûrement pas du côté cette fois-ci du pouvoir exécutif, incarné par Éric Dupond-Moretti, mais bien d’une magistrature devenue force politique et qui se croit tout permis.

Que s’est-il passé et comment en est-on arrivé à cette situation invraisemblable où le garde des Sceaux en exercice est poursuivi devant la juridiction chargée de juger les actes des ministres dans l’exercice de leur mandat ?

Probablement couvert par Emmanuel Macron, Éric Dupond Moretti a refusé de démissionner et il a eu raison. Mais la procédure dont il est l’objet, voulue avec acharnement par la magistrature, laissera des traces profondes qui vont encore affaiblir un peu plus les institutions. En particulier sur l’application du principe fondamental de la séparation des pouvoirs.

Au-delà du battage médiatique et des récupérations politiciennes cyniques ou ignorantes qui n’ont pas manqué, force est de constater qu’il exprime la totalité du problème institutionnel auquel notre pays est confronté.


« Qui t’a fait roi ? »


Emmanuel Macron doit en premier lieu son élection du printemps 2017 à une forme de coup d’État, qui a impliqué la haute fonction publique, les médias, et le grand capital. Mais qui n’a été rendue possible que grâce à l’intervention délibérée de l’institution judiciaire qui, en disqualifiant en urgence François Fillon du scrutin, a ouvert un boulevard à un presque inconnu politique choisi par le bloc élitaire. Personne de sérieux aujourd’hui ne peut réfuter la réalité de ce scénario. Que ce soit au niveau du Parquet National Financier (PNF), autorité de poursuite, des magistrats instructeurs et du soutien d’un corps faisant bloc autour d’eux pour les justifier, la justice a pris parti et agi pour favoriser l’élection d’Emmanuel Macron. Une fois qu’elle l’a porté au pouvoir, la magistrature est restée cohérente. Toutes...

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