Covid-19Elites

Quand le Haut-Commissaire au Plan n’a pas de plan

ARTICLE. Le tout nouveau Haut-Commissariat au Plan a révélé sa « note d’ouverture » intitulée « Et si la COVID durait » consacrée à la pandémie. Au programme : enfonçage de portes ouvertes et concours de banalités sur treize petites pages. Une nouvelle institution faite sur mesure pour François Bayrou ?

/2021/02/Bayrou, Haut-Commissaire, plan, COVID, banalités, François Bayrou

« Le premier rapport du genre en Europe ». C’est comme cela que François Bayrou a vendu sa note d’ouverture sur la pandémie de COVID-19, comme l’a montré l’émission Quotidien le 18 février dernier. Non sans ironie, on y voit le maire de Pau sur plusieurs plateaux de télévision et de radio se féliciter d’un air satisfait du rapport qu’il présentait comme révolutionnaire. Or, en y regardant de plus près, la « note d’ouverture » semble être un agglomérat de banalités sur à peu près tout ce que l’on sait déjà sur le COVID-19.

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP), institué le 2 septembre 2020, « dispose du concours de France Stratégie » (Article 2). Selon le JDD, « Côté moyens, le Haut-Commissariat héritera de ceux de France Stratégie, soit actuellement une centaine de collaborateurs et un budget annuel de l’ordre de 15 millions d’euros. » Le HCP en lui-même est composé d’une équipe d’au moins 7 personnes (F. Bayrou compris), sans compter les autres membres introuvables sur le site Internet du gouvernement. Malgré une force d’au moins 107 personnes, le HCP a donc fait un rapport de… 13 pages (12 en réalité sans la bibliographie) dénuées de toute nouveauté ou de toute utilité.

Sur le papier pourtant, la création du HCP ne semblait pas dénuée de sens. Selon le décret créant l’institution, le HCP est « chargé d'animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l'État et d'éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels » (Article 1).

En effet, la conception d’une politique du temps long n’est pas une mauvaise idée en soi, bien au contraire. D’ordinaire, les présidents, soucieux de leur réélection au terme de leur court mandat de cinq ans, privilégient davantage les mesures court-termistes et électoralistes...

Vous aimerez aussi