sociétéCovid-19

Administration et Armée: un fossé inquiétant

Deux parlementaires ont observé à la loupe la manière dont les pouvoirs publics et l'armée ont coopéré face au coronavirus. Ils ont constaté un manque problématique de "culture militaire" dans l'administration.

/2020/08/1024px-Assisting_the_French_in_Mali_130121-F-MS171-200

Les députés Pierre Venteau (LREM) et Joaquim Pueyo (PS) viennent de rendre un rapport sur les "relations civilo-militaires à la lumière de l’épidémie du covid-19". Si l'étude se garde bien de critiquer la gestion macronienne de la crise, ses deux auteurs identifient "des axes de progrès dans les relations civilo-militaires". Façon polie de pointer du doigt de véritables lacunes...

Pour rappel, la loi dispose que les forces armées ne peuvent être déployées en France que lorsqu’elles sont réquisitionnées par l’autorité civile dans le but de garantir l’intégrité du territoire et/ou de protéger la population des agressions extérieures. Et ceci uniquement si les moyens civils s'avèrent "inexistants, insuffisants, inadaptés ou indisponibles". Ainsi l’opération Résilience visant à contrer le covid-19 a en grande partie été menée grâce aux moyens médicaux de la grande muette.

Or, malgré l’efficacité des militaires et des soignants mobilisés (avec le peu de moyens dont ils disposent), les députés rapportent que les échanges entre le ministère de la Santé et celui des Armées se sont révélés "peu fluides" et "emprunts d’un certain formalisme". De même, au niveau régional, beaucoup d’administrations ne connaissaient pas les domaines de compétences des militaires.

Pierre Venteau et Joaquim Pueyo estiment que l'administration française regarde trop les forces armées comme un "monde à part". Et d'expliquer cette cassure par la fin du service obligatoire. "Le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur", plaident-ils. Un mot d'ordre bienvenu à l'heure où les conflits et les crises prennent de plus en plus une forme "infra-étatique". Et où tant de "grands esprits" ont perdu la réalité du terrain.

Vous aimerez aussi