Démographie du Cantal : regarder les chiffres en face
TRIBUNE. L’ancien maire de Chaussenac, dans le Cantal, exhorte la population de ce beau département à se mobiliser pour inciter l’État à adopter une véritable politique d’aménagement du territoire, et entamer une décentralisation permettant des relocalisations d’activités économiques.
L’INSEE vient de publier les chiffres statistiques de la démographie cantalienne. Face à l’évolution structurellement négative on constate trois types de réactions :
- la première est celle de se limiter à un simple constat n’engageant aucune réflexion de fond, - la deuxième est celle de minimiser la situation en l’enrobant de commentaires ambivalents et annonciateurs d’une inflexion dans un horizon plus ou moins bref et hypothétique, - la troisième est celle d’un questionnement profond nous incitant à dépasser le constat et le renoncement tout en cherchant les racines du mal.
On peut noter que la tendance de régression démographique du Cantal est un phénomène lourd, que les promesses ou incantations de tous ordres n’ont pas réussi à inverser. L’inflexion de la courbe démographique serait-elle une terre promise ? Peut-on déclamer sans cesse que notre département a une réelle attractivité alors qu’il continue de perdre des habitants. Les chiffres ont leur froideur : le Cantal a perdu 2 300 habitants entre 2 013 et 2 018 !
Force est de constater que les actions destinées, soi-disant, à développer l’attractivité sont inefficaces ou mal choisies. Sans vouloir dédouaner totalement les principaux acteurs politiques de notre département il me semble utile de rappeler que l’on dispose d’un réseau d’élus locaux engagés dans des actions de proximité qui permettent à leur population de ne pas sombrer dans l’isolement. Aussi, pour valoriser ces bonnes volontés ne serait- il pas opportun de les écouter, de les fédérer, d’assouplir leurs tâches administratives plutôt que de dire « on pense à votre place ? ».
Dans un premier temps, cessons d’être bercés par tel ou tel nouveau plan « ruralité ». Le problème fondamental c’est d’exiger une politique nationale d’aménagement du territoire afin de sortir urgemment de la seule dynamique de métropolisation de la France. Accepter la création de maisons « France services » dont le fonctionnement devrait...