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Face au Covid, les résidents des Ehpad sont-ils des citoyens comme les autres ?
ARTICLE. Pendant la crise du Covid, les droits des résidents des Ehpad ont-ils été respectés ? Le Défenseur des droits publie un rapport où il pointe les nombreuses dérives d’un État qui a surprotégé ses Ehpad, parfois au détriment de la loi et de l’humain.
Face au Covid les résidents des Ehpad sont-ils des citoyens comme les autres ? Telle est la question que l’on peut se poser à la lecture du rapport du Défenseur des droits sur “les droits fondamentaux des personnes âgées accueillies en Ehpad”. Ce document publié le 4 mai dresse le portrait d’une situation qui fait froid dans le dos. Celle de résidents traités comme des citoyens de seconde zone, enfermés, coupés du monde extérieur.
La période du Covid est désastreuse pour les résidents des Ehpad. Le Défenseur des droits relate la “dégradation majeure de l’état psychologique et/ou physique des personnes résidant en EHPAD”. Les confinements successifs auraient affecté les personnes âgées “ayant perdu le goût de la vie, souffrant de dépression, exprimant le sentiment d’être emprisonnée ou encore leur envie de ne plus vivre“. Parfois qualifiés de “mouroir”, les Ehpad se sont en plus transformés en prison qui ne disent pas leur nom : interdiction de sorties et visites réduites à portion congrue. “Le droit à la vie privée et familiale a donc été grandement entravé au cours de la crise sanitaire, et de façon bien plus importante pour les personnes résidant en EHPAD que pour le reste de la population”, estime le Défenseur des droits.
Les corps des défunts directement mis en bière
Au-delà des visites familiales réduites en moyenne à trente à quarante-cinq minutes par semaine (au mieux), contraintes par les gestes barrières et sous surveillance du personnel des établissements, l’offre de soin s’est également vue dégradée. La prise en charge médicale, paramédicale a fondu : trop de contraintes ont par exemple rendu impossible les soins de kinésithérapie. Ce qui a amené l’ordre des masseurs kinésithérapeutes à saisir le défenseur des droits au motif que sa profession était, dans un élan...
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