EcologieFPContenu payant

Faut-il tolérer la désobéissance civile ?

ARTICLE. Le préfet de la Vienne veut retirer les subventions accordées par la ville de Poitiers et par les grands Poitiers à l’association locale Alternatiba. Elle aurait eu le tort de proposer une formation aux actions de désobéissance civile. L’occasion de s’interroger sur la légitimité de la pratique.

/2022/09/alternatiba-desobeissance-civile


Désobéir en Macronie, est-ce encore autorisé ? Les 17 et 18 septembre s’est tenu le « Village des Alternatives » à Poitiers : un événement organisé par l’association écologique Alternatiba Poitiers et qui est depuis le début du mois dans le collimateur du préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier. Le haut fonctionnaire critique la tenue d’un atelier de formation intitulé « Formation à la désobéissance civile », animé par les deux associations Extinction Rebellion Poitiers et Greenpeace Poitiers.

Le 15 septembre, le préfet s’est fendu d’un courrier dans lequel il a exigé de la mairie pictavienne et du Grand Poitiers le retrait des subventions accordées à l’association. Pour le représentant de l’État, la tenue d’un tel atelier était contraire au « contrat d’engagement républicain, par lequel les associations s’engagent à respecter les principes républicains depuis janvier 2022 », instauré par le gouvernement le 31 décembre 2021. Pas question, selon lui, que de l’argent public serve à financer des incitations à enfreindre la loi. Malgré la pression, la maire de Poitiers, interrogée sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, Léonore Moncond’huy (EELV) n’a pas cédé à l’injonction, considérant que cette attaque préfectorale  témoignait « d’une conception de la République qui s’effrite, et qui doit être défendue ».

L’objet du litige a un coût : 15 000 euros (10.000 de la mairie et 5000 de la communauté urbaine). Ces subventions sont désormais l’objet des débats. Dans un communiqué publié le 17 septembre, l’association se défend, tout en sollicitant des dons de particuliers au passage. « C’est un temps de formation à la non-violence. Elle permet de mettre en pratique les valeurs qui nous sont chères (respect de l’autre, bienveillance, entraide) », considèrent les auteurs du texte, qui rappellent que cette manifestation « participe à la liberté d’expression chère à la Convention européenne des droits de l’homme ».

Le préfet a-t-il...

Vous aimerez aussi