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Génération « femmes-quotas » : les errances du progressisme macronien ?

La Rédaction

31/01/2021

DEBAT. Les femmes politiques sont de plus en plus nombreuses à revendiquer le caractère « biologique » de leur ascension. La génération « femmes-quotas » ne se cache plus. Trahison de l’héritage républicain ou adaptation concrète à une théorie défaillante ? C’est le débat de ce dimanche.

Génération « femmes-quotas » : les errances du progressisme macronien ?

« Ma génération de femmes-quotas prouvera par ses qualités professionnelles que les femmes ont naturellement leur place aux postes de responsabilité ». C’est ce qu’a déclaré mercredi avec une assurance confondante la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Dans le domaine rhétorique, cela ressemble à une sorte d’inversion de la charge de la preuve, ou en logique, d’inversion de causalité. En effet, le propos de la ministre LREM est presque auto-contradictoire. Elle nous explique en substance que la génération des femmes sélectionnées pour leur sexe et non pour leurs qualités professionnelles prouvera qu’elles ont naturellement les qualités sur la base desquelles on ne les a pas sélectionnées !

Sur le plan factuel, la ministre a raison de considérer qu’elle fait partie d’une « génération de femmes-quotas ». Agnès Pannier-Runacher revendique largement cet état de fait, considérant que « c’est la manière la plus efficace de faire émerger le changement ». Certes ! Et la ministre d’ajouter : « En tant que femme politique et ministre, j’assume de dire que je suis une femme-quota. Si on n’avait pas cherché la parité au sein du gouvernement, je n’aurais pas été nommée, soyons clairs. » L’argument est un peu toujours le même : il faut passer par les quotas pour ne plus avoir besoin de quotas, mais n’y a-t-il pas là encore une contradiction ?

Ces déclarations d’Agnès Pannier-Runacher s’inscrivent dans le cadre des dix ans de la loi Copé-Zimmermann (adoptée le 27 janvier 2011) qui vise à imposer la parité (ndlr : la proportion des administrateurs de chaque sexe ne peut être inférieure à 40%) dans les conseils d’administration des grandes entreprises françaises. Une date anniversaire sur laquelle le gouvernement macroniste a rebondi cette semaine pour étendre les mesures et aller plus avant...

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