sociétéCommunautarisme
Le spécisme : petite porte d’entrée du communautarisme
La dérogation à la législation sur le bien-être animal que constitue l’abattage sans étourdissement pour le casher ou le halal est, typiquement, une loi communautariste. C’est donc pour avoir fait peu de cas des animaux, en tolérant une telle dérogation, qu’on a ouvert la voie au communautarisme.
Si l’expression de notre Président laisse bien souvent à désirer, c’est à raison qu’il a voulu distinguer les termes communautarisme et séparatisme, car ces deux notions recouvrent deux réalités bien différentes, ou plus précisément, deux fléaux distincts. Dans le cas du séparatisme, on peut vivre à l’écart d’une République qu’on ne reconnaît plus, en marge de son droit à un degré ou un autre, en attendant éventuellement de pouvoir un jour lui imposer sa loi. Le port du niqab au mépris de son interdiction en est un bon exemple : il s’agit d’ignorer la loi, ou plutôt de la braver, le plus souvent dans des territoires où elle ne s’applique plus que difficilement. En bref, pour citer le dictionnaire Larousse, le séparatisme est une « Attitude, tendance à sortir d’un ensemble national et à former une entité politique distincte de l’État d’origine ». Les communautaristes ne veulent pas, eux, vivre dans le mépris de la loi, mais plutôt que la majorité leur reconnaisse le droit légal de ne pas vivre selon la norme juridique commune (ce qui, là aussi, n’exclue pas nécessairement une volonté d’imposer, à terme, sa norme à tous). En cela, le communautarisme se distingue non seulement du séparatisme mais aussi des simples communautés. Car une communauté peut vivre selon ses règles, sa culture, ses mœurs, ses valeurs, mais dans le respect de la loi commune, sans chercher à s’en affranchir, surtout dans des domaines touchant aux libertés et aux valeurs fondamentales, qu’elle reconnaît alors comme les siennes. Une communauté n’est donc pas nécessairement communautariste, et s’attaquer au communautarisme, ce n’est pas s’attaquer aux communautés.
La dérogation à la législation sur le bien-être animal que constitue l’abattage sans étourdissement pour le casher ou le halal est, typiquement, une loi communautariste. Si, demain, ceux qui pratiquent l’excision – véritable fléau...
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