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L’UNEF ou le naufrage d’un syndicat étudiant

ARTICLE. Les tergiversations rhétoriques de Mélanie Luce, la présidente de l’Unef, dans la matinale de Sonia Mabrouk sur Europe 1 ont permis d’éclairer d’une lumière crue les errements idéologiques de ce qui fut jadis le premier syndicat étudiant de France

/2021/03/UNEF dérive

Depuis plusieurs années déjà, l’UNEF multiplie les incartades. Terminé, le syndicat étudiant qui servait de réservoir au parti socialiste des années 2000. Les Arnaud Montebourg, Julien Dray, Manuel Valls ou autres Jean-Christophe Cambadelis sont partis vers des destins électoraux rarement gorieux, laissant place à un ventre mou générationnel. Vous nous direz, prendre ses distances avec le Parti socialiste est souvent ce qui peut arriver de meilleur dans la vie d’une association. Et pourtant…

La nature ayant horreur du vide, l’UNEF est progressivement devenue l’antichambre de la frange la plus radicale de la France Insoumise, flirtant de très près avec les thèses défendues par Clémentine Autain, Danièle Obono ou Maboula Soumahoro (qui considère, rappelons-le, qu’« un blanc ne peut pas avoir raison contre un noir »). Des thèses coulées dans le moule de l’indigénisme, du néo-racialisme et de ceux qu’on appelle plus largement « les décoloniaux ».

Sous un vernis d’inclusivité, le syndicat étudiant s’est peu à peu transformé en organisation sectaire, promouvant même l’intolérable quand il s’agit d’exclure les hommes et les blancs de ses assemblées « en non-mixité ». L’argument est connu : il faut créer des « safe space » (ndlr : espaces sécurisés) pour que les minorités opprimées puissent s’exprimer à l’abri de l’oppression. Cela étant, faire momentanément le mal au nom d’un Bien ultérieur est une vieille constante de l’extrême-gauche.

Les dérives idéologiques sur lesquelles Sonia Mabrouk a braqué ce matin les lumières médiatiques permettent de comprendre où en est l’UNEF aujourd’hui. Jadis syndicat étudiant le plus influent de France, il est en perte de vitesse notoire. En 2016, la Fédération générale des associations étudiantes (Fage) l’a dépassé pour la première fois lors des élections aux Crous. Une défaite qui a été suivie par une nouvelle, trois ans plus tard, plus cuisante, l’UNEF perdant alors 11 voix supplémentaires entre les deux élections.

Une défaite d’autant...

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