NB  : Il est urgent que le souverainisme se réapproprie la question de l’écologie, trop longtemps abandonnée aux idéologues. Retrouvez nos analyses, nos diagnostics et nos prescriptions dans notre nouveau numéro Front Populaire n° 5 : Écologies, les leurs et la nôtre.

En déplacement en Polynésie française, Emmanuel Macron a tenu à discuter climat et énergies, notamment avec les journalistes de Franceinfo. Dans la langue qui est la sienne, le « en même temps », le président français s’est livré à un plaidoyer pour notre principale source d’énergie, le nucléaire : « nous sommes le pays d’Europe qui a le moins de tonnes de CO2 émises par habitant (…) La France a une chance, quand on parle d’émission de gaz à effet de serre, c’est le nucléaire », avant de nuancer « mais on doit développer encore le renouvelable ». Une bonne façon de jouer sur tous les tableaux en même temps et d’ajouter, sans la moindre ironie : « Il faut un cap clair, celui que je donne ».

Vous avez dit cohérence ?

Bien malin, celui qui saura expliquer où peut bien nous mener ce cap. Pour réaliser à quel point notre président s’emmêle les pinceaux quand il cherche à concilier l’aile écologiste de sa majorité avec ce qui semble constituer ses véritables convictions, il faut aller un peu plus loin dans l’entretien. Il y explique que face au dérèglement climatique, « on ne peut pas dire ‘c’est trop tard’ » et « ne plus faire aucun projet de renouvelable ».

C’est à n’y rien comprendre, quand quelques minutes auparavant, il vantait les mérites du nucléaire, notre principal outil de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, celui-là même qui fait de la France un champion européen en la matière. Guère gêné par l’aspect bancal de son argumentaire,...