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Meurtre de Philippine : qu’est-ce qui a dysfonctionné dans notre Etat de droit ?

CONTRIBUTION / ANALYSE. Comment en est-on arrivés là ? Jean-Eric Schoettl, ancien sécrétaire général du Conseil constitutionnel, décrypte les multiples dysfonctionnements dans le meurtre de Philippine. Plusieurs choses peuvent en effet avoir dysfonctionné : la justice, certes, mais aussi l’application faite de la loi par les autorités administratives, la loi elle-même, et les contraintes constitutionnelles et européennes pesant sur le législateur.

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Vendredi 27 septembre, plus de 2 000 personnes se sont réunies à la cathédrale Saint-Louis de Versailles pour les obsèques de Philippine, 19 ans, tuée par un migrant marocain sous OQTF.©ROMUALD MEIGNEUX/SIPA


L’atrocité du meurtre de Philippine nous submerge de peine et de colère. Elle devrait aussi nous inciter à comprendre et à agir. Qu’est-ce qui, dans l’organisation de la société et de l’Etat, permet que de telles choses surviennent ? Et surtout, comment modifier cette organisation pour éviter la répétition de l’horreur ? Questions légitimes. Impératives aussi.

Ce n’est pas de la « récupération » que de chercher à infléchir le cours des choses en tirant les enseignements d’une réalité qui nous interpelle. L’instrumentalisation idéologique des faits consisterait plutôt à éluder tout questionnement au nom de ces défausses sempiternellement ressassées : il n’y a pas de risque zéro ; il ne faut pas légiférer sous le coup de l’émotion ; nos démocraties s’honorent à brider l’Etat au nom de l’Etat de droit ; le temps du recueillement n’est pas celui des controverses ; bref : circulez il n’y a rien à voir, votre insistance a des relents...

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