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Militaires et magistrats : qui viole réellement le « devoir de réserve » ?
OPINION. Le « devoir de réserve » est dans toutes les bouches depuis la parution de la tribune des militaires. Des gargarismes qui ne plaisent pas beaucoup à Régis de Castelnau. Comparant la situation au comportement politique des magistrats, l'avocat y voit un deux poids deux mesures aussi flagrant qu’insupportable.
Nous avons donc assisté avec l’épisode de la pétition des 1000 militaires à une séquence théâtrale assez ridicule, avec d’un côté les antifascistes de pacotille se mettant spontanément au service d’un pouvoir macroniste en difficulté, en hurlant à la tentative de coup d’État. D’autre part, ceux que cette pétition assortie de sondages favorables arrange et qui, esquivant le caractère un peu hasardeux de la démarche, disent n’y voir qu’un banal appel de lanceurs d’alerte (!).
« Devoir de réserve » contre « liberté d’expression », le débat a fait rage, et nous avons eu une jolie illustration de cette problématique sur les réseaux et sur les chaînes d’information. Comme cette discussion, opposant un général en retraite très propre sur lui, stigmatisant la démarche de ses anciens camarades et un élu RN demandant au galonné ce qui le gênait dans le constat factuel détaillé contenu dans l’appel. Celui-ci opposant un refus de répondre sur le fond, pour s’en tenir à une critique de la forme de l’initiative.
C’est donc ce fameux « devoir de réserve » invoqué à tort et à travers, qui va servir de support aux procédures disciplinaires lancées, à la demande de Macron, par le chef d’état-major des armées, caricature de militaire de bureau, adoptant le mode scrogneugneu, en exigeant a priori « les sanctions les plus sévères » oubliant au passage les principes de base de toute procédure, même militaire, que sont le débat contradictoire préalable et l’interdiction des pressions sur ceux qui seront amenés à trancher.
Quel est donc ce fameux « devoir de réserve » que les juristes amateurs brandissent à longueur de plateaux ou de colonnes. Rappelons tout d’abord la primauté du pouvoir civil sur le pouvoir militaire qui lui est subordonné. En France, le chef de l’État est aussi le chef des armées....
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