Justice

« Mur des cons » : la magistrature épinglée

ARTICLE. L’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, Françoise Martres, a été définitivement condamnée hier pour « injure publique » dans la désormais célèbre affaire du « mur des cons ». La cour de cassation a rejeté les trois pourvois qu’elle avait déposés.

/2021/01/Magistrature, palais de justice, cassation, mur des cons

Une page de l’histoire récente de la justice française s’est tournée hier après-midi, 5 quai de l’Horloge, à Paris. L’affaire était un véritable caillou dans la chaussure de la magistrature française depuis 2013. Sept ans après la découverte des faits, l’épilogue survient enfin. Ce mardi, la Cour de cassation, la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français, a rejeté les trois pourvois déposés par l’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, la condamnant définitivement pour « injure publique ».

La partialité de la magistrature française était déjà un secret de polichinelle dans le milieu, mais elle a éclaté aux yeux et aux oreilles du grand public en 2013, avec le témoignage d’un journaliste de France 3, Clément Weill-Raynal, en visite au siège du Syndicat de la magistrature. Dans le local syndical, le journaliste découvre, effaré, un panneau d’affichage où sont épinglées des photos de justiciables et d’autorités de l’Etat affublées du qualificatif de « cons ». Rappelant l’épisode dans son dernier ouvrage, Une justice politique, l’avocat et spécialiste de droit public Régis de Castelnau note : « Les organisations syndicales, tout en psalmodiant le mot « indépendance », n’hésitèrent pas à revendiquer la partialité pour ceux qui rendent la justice au nom du peuple français. »

Sur ce fameux « mur des cons » trônaient des personnalités de divers champs du spectre de la droite comme Brice Hortefeux, Michèle Alliot-Marie, Nadine Morano, Alain Bauer, Gilbert Collard, Robert Menard ou Eric Zemmour. On y trouvait également des photos plus surprenantes comme celle du magistrat Philippe Bilger ou le journaliste David Pujadas. On y trouvait également des photos de parents de victimes de crimes médiatisés, comme celle de Philippe Schmitt, père d’Anne-Lorraine, poignardée en 2007 dans le RER.

L’affaire a trainé en longueur. Diffamation ou injure ? Bonne ou mauvaise foi ? Lieu privé ou lieu public ? Jusqu’ici, la justice avait considéré que «rien »...

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