ANTIRACISME

Pour Taha Bouhafs, “arabe de service” n’est pas une insulte raciste

ARTICLE. Le procès entre Taha Bouhafs et Linda Kebbab s’est tenu mercredi 9 juin au soir. Le journaliste avait traité la policière “darabe de service”, une insulte dont le caractère raciste ne fait que peu de doute. Ce que nie le militant proche des indigénistes, qui en a fait un procès politique contre le “racisme systémique.

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Mercredi soir s’est tenu ce qui pourrait bien être le premier procès de l’indigénisme. Initialement, il s’agissait plutôt de déterminer si, oui ou non, l’injure “Arabe de service » était une injure raciste. Poursuivi pour "délit d'injure publique", c’est en ces termes que le journaliste Taha Bouhafs avait qualifié la policière Linda Kebbab, dans un tweet datant du 3 juin 2020. Sentant tout de même qu’il avait peut-être dérapé, il s’était empressé de supprimer le tweet en question. Trop tard, le mal était fait, et Linda Kebbab l’avait attaqué en justice.

Dans ce qui a été qualifié de “meeting indigéniste" par l’avocat de la policière, Thibault de Montbrial, Taha Bouhafs a tenté de transformer l’accusation en procès politique. Il a commencé par rappeler son engagement dans le journalisme militant, ainsi que ses convictions antiracistes, dans l’objectif, peut-être, de se parer de l’habituelle armure de ces militants. Car comme l’ont rappelé les avocats de la défense, un antiraciste ne peut être raciste. Par définition. “C’est totalement ridicule : un militant antiraciste jugé pour racisme anti-arabe parce qu’il a dénoncé le racisme systémique de la police et tous les mécanismes et stratégies de ce racisme”, a clamé Taha Bouhafs à la barre, pour se dédouaner.

Le prétendu racisme systémique brandi par la défense

Pour appuyer ses propos, ses avocats ont construit tout un programme visant à faire de cette insulte un enjeu politique. Pour cela, ils ont élargi le débat sur la police et sur le racisme systémique qui, à les croire, y règnerait. Trois policiers sont venus témoigner des discriminations qui règnent dans l’institution. L’un d’entre a même déclaré s’y être senti comme “un arabe de service”. Un état des lieux que ne partage pas Linda Kebbab : “On me reproche d’aimer mon...

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