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Île-de-France : de quoi la crise des transports en commun est-elle le nom ?

Pour des millions de Franciliens, prendre le métro et le RER est devenu une galère. Un signe parmi tant d’autres du délitement du service public et du mépris des gouvernants envers les classes populaires.

/2022/12/17_Transport


L’actualité sociale est tellement dense que choisir un sujet dans le foisonnement des événements relève de la gageure. Il est certain que les soubresauts sociaux iront en s’intensifiant, tant en nombre qu’en puissance. Un mouvement d’ampleur tel que celui des Gilets jaunes n’est pas à exclure. Tout y concourt : la crise de 2007-2008 jamais réellement résorbée, la progression dangereuse du travail précaire – plus de 22% des salariés selon l’OCDE, majoritairement des femmes, l’ascenseur social bloqué depuis si longtemps que peu se souviennent qu’il ait jamais fonctionné, une crise de l’énergie doublée de la guerre en Ukraine qui s’enlise et dont les conséquences sur les entreprises, en particulier industrielles, se font sentir chaque jour davantage : arrêts de l’activité, chômage technique, faillites… Et puis l’inflation moyenne galopante en Europe – 11%, en progression de 1 point tous les mois – un peu contenue en France par le bouclier tarifaire mais qui, malgré tout, perce, en particulier pour les denrées alimentaires, nourrissant l’angoisse des ménages, d’autant que l’hiver commence à peine et que l’avenir s’annonce morose.

Arrêtons-nous néanmoins sur un sujet : celui de la crise des transports en commun, spécifiquement en Île-de-France où le ras-le-bol se mue, jour après jour, en colère populaire. Les transports en commun, c’est le liant social par excellence. Ils permettent la liberté de mouvement, ils sont le système sanguin de l’activité économique. Leur déliquescence, révélatrice de l’état du pays, est patente : trains et rames de métro en retard et bondés, pannes et dysfonctionnements divers, manque de personnel, défaut de maintenance, travaux sans fin, organisation globale déplorable. Les usagers en ont assez et le manifestent de plus en plus. Le Parti communiste français ne s’y est pas trompé en lançant une campagne et une pétition pour dire « stop la galère », contre la hausse du Pass Navigo et pour...