Kouchner (Bernard)
Opposant à l’impérialisme en 68, Kouchner (né en 1939) soutient l’invasion américaine de l’Irak en 2003 par « devoir d’ingérence ». Une logique douteuse sur laquelle il a fait carrière.
S’il est une image qui restera de Bernard Kouchner, c’est probablement le cliché du ministre de la Santé en fonction, débarquant en Somalie avec son sac de riz sur les épaules. Nous sommes en 1992, quelques mois après la première guerre du Golfe ; les médias et les politiques ont appris à mettre leur montre à la même heure pour faire des Unes sensationnelles. Vaguement communiste dans les années 60, Kouchner écrit néanmoins dans la revue communiste Clarté. Il y fait scandale en publiant sa « Lettre à un moderne Rastignac » qui aurait pu s’intituler : comment être faussement communiste quand on est vraiment arriviste. Kouchner n’a jamais adhéré au PCF mais bien à l’Union des étudiants communiste (UEC). À la fin des années 1960, il est membre du Comité Vietnam national qui lutte contre l’impérialisme américain et la guerre du Vietnam. Ce n’est toutefois pas le militantisme sorbonnard qui fit connaître Bernard Kouchner, mais sa casquette de French Doctor. Son premier fait d’armes se situe au Biafra, à la fin des années 60, dans une petite République qui venait de faire sécession avec le reste du Nigeria. Royaume-Uni, URSS, pays arabes, tous soutiennent le géant africain et on n’a que faire du triste sort des Igbos, ethnie chrétienne bientôt victime d’une famine organisée depuis Lagos. Il n’y a que la France du général de Gaulle pour s’émouvoir. Les images des enfants aux silhouettes de cadavres défilent sur les chaînes de télévision ; la France et la Croix-Rouge envoient le carabin Kouchner en Afrique. Quelques mois plus tard, Médecins sans frontières voyait le jour.
Humanitarisme sans frontières
De lyrisme, Kouchner n’en manque pas : « Approcher la réalité des mouvements de libération au ras de l’aventure quotidienne, n’est-ce pas le privilège irremplaçable des médecins que leur engagement conduit à pratiquer leur métier au milieu...