« La France a besoin d’une révolution. » – Rima Hassan (20. VII. 2025)

Je parle depuis des années d’une France dans laquelle métastase une guerre civile à bas bruit. Pareil diagnostic me vaut de passer pour un homme qui a trahi la gauche, comme si ça n’était pas la gauche qui avait trahi ici comme ailleurs, ou pour un homme qui défend désormais des thèses d’extrême droite ce qui, venant de la part d’une néo-gauche qui invente le nouvel antisémitisme et réussit parfaitement à se rendre digne d’un Édouard Drumont auteur de La France juive, un best-seller de l’époque de l’Affaire Dreyfus, ne manque pas de sel !

Désormais, je précise ma formule : nous ne sommes plus dans une guerre civile à bas bruit – j’enlève à bas bruit… Il suffit pour s’en convaincre d’écouter le cœur battant du pays pour y entendre la litanie des faits divers qui sont autant de faits de société qui sont autant de faits civilisationnels : les traditionnels vols à l’arraché qui laissaient jadis la victime Gros-Jean comme devant après l’attaque laissent place à des attaques au couteau, mais aussi au tournevis, au marteau, à la machette, à la batte de base-ball.

Dans cette orgie d’attaques, il n’y a pas, hélas, que des règlements de compte ; en cas de faillite de l’État sécuritaire, d’une certaine manière, cette guerre des gangs relève de l’autonettoyage des écuries d’Augias. Mais les raisons des agressions sont des prétextes :  le refus d’une cigarette exigée à un non-fumeur, un prétendu regard de travers, une remarque sur une musique écoutée à fond dans un compartiment de train, de bus ou de métro, ou toute autre blessure narcissique infligée à ces enfants-rois qui veulent fumer un pétard en entrant dans un bus en y circulant sans titre de transport, arracher le sac...