« Vous savez, le grand remplacement que je vois arriver, ce n’est pas celui des Blancs chrétiens par des Arabo-musulmans, c’est surtout celui de l’homme par le transhumain… C’est ce nouveau monde-là que les transhumanistes californiens préparent et qui menace vraiment notre avenir. » Je me souviens encore des yeux médusés d’Éric Zemmour quand Michel Onfray, ce lundi 4 octobre 2021, lui avait ainsi résumé, devant 4 000 personnes surchauffées au Palais des Congrès, que nous étions à un tournant civilisationnel, mais pas exactement celui que redoutait le journaliste de CNews et du Figaro. C’était juste avant que celui-ci ne se déclare candidat à la présidence de la République et surtout… un an avant que ChatGPT ne déboule à la vitesse supersonique dans nos vies.

Nous avons depuis amorcé ce tournant et découvrons chaque jour un peu plus l’agenda des transhumanistes. Ces technoprogressistes veulent agir en Homo Deus et changer notre avenir : rendre dispensables nos savoirs et fusionner l’intelligence artificielle avec nos neurones, rendre moins pénible la vie des « inutiles » dans des mondes virtuels et rendre les plus fortunés immortels, proposer une reproduction à la carte et choisir nos bébés, décoloniser nos corps et coloniser le cosmos, bouleverser l’humanité telle que nous la connaissons et entrer dans une nouvelle ère de l’humanité, la posthumanité. Nous avançons dans ce brouillard dont la sortie est à présent connue et redoutablement inquiétante, et nous avançons avec la certitude d’une révolution inégalée pour le genre humain.

La sortie récente du film Oppenheimer a remis à l’honneur une interview donnée en 1958 par le physicien. Après avoir rappelé qu’il avait eu des doutes sur la bombe atomique (dont il est le père), « pas seulement en tant que savant », mais aussi en « simple homme », Robert Oppenheimer, les yeux clairs et brillants d’intelligence, répond au journaliste dans un français...