Philosophie

Eprouver la société : l’unique issue

Crise sanitaire remarquable, production massive délétère, chocs économiques successifs, tortuosité du protectionnisme (1), préoccupations écologiques et attentats répétés à travers le monde : la mise à l’épreuve d’une société qu’on rechigne à tourmenter est pourtant requise.

/2020/08/Ajouter un titre(16)

Et en effet, face aux nombreuses problématiques des temps présents et aux situations désormais urgentes qu’elles engendrent, des voix s’élèvent. Les réponses politiques aux crises se caractérisent notamment par un retour massif des partis nationaux et conservateurs. Viktor Orban en Hongrie, Vladimir Poutine en Russie, Mattéo Salvini en Italie, Boris Johnson au Royaume Unis, Donald Trump aux Etats-Unis, Jair Bolsonaro au Brésil, Geert Wilders aux Pays-Bas, Marine Le Pen en France, Nikólaos Michaloliákos en Grèce, Alice Weidel en Allemagne. Les actions de ces leaders politiques viennent modifier les équilibres fragiles établis depuis 1945. Dès lors, une question se pose : pourquoi un tel retour de considérations nationales et celui-ci n’est-il pas le symptôme d’une mondialisation effrénée ? « Aujourd’hui, peut-on croire comme avant à l’Union européenne, à la libre circulation des individus, des idées ou des biens, au recul continu des souverainetés nationales ? » demandait d’ailleurs Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études à l’EHESS et historien, lors d’un interview pour Médiapart le 12 avril dernier. Pour Dominique Strauss-Kahn, « la fragmentation de la mondialisation, que la crise a toutes les chances de provoquer, constitue une occasion inespérée de reprendre les rênes »(2) et de retrouver une vision politique plus saine.

Revenons en arrière. La crise sanitaire a forcé la population au calme en cette première moitié d’année. Ce sont finalement les notes légères et microscopiques d’une particule infectieuse qui nous ont fait nous armer de patience, faire montre de silence, retrouver une humilité – racheter l’humanité. Coup du sort ou véritable inversion des forces : racheter l’humanité est passé par la perte mondiale de centaines de milliards d’euros, dollars, yens, livres sterling. La devise – désormais monétaire – ne doit être porteuse d’aucune pensée ni d’aucun sentiment.

Où s’en est donc allé l’émerveillement pour faire naître les idées neuves ? Où se sont donc cachés les étonnements...

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