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La servitude volontaire au miroir d’une philosophie orientale

“Soyez résolus à ne pas servir et vous voilà libres”. La maxime de La Boétie choisie en exergue de la revue Front Populaire nous invite opportunément à explorer une éthique de responsabilité. En ce sens, elle appelle déjà un dialogue philosophique avec l’Orient.

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Le bouddhisme établit qu’à chaque facteur extérieur présent dans notre environnement - ici la tyrannie - correspond en soi une cause interne qui l’aimante: une inclination à la servitude dont la méditation peut nous libérer. Méditer, c’est aller plus profondément en soi-même, afin de dépasser les limites de la pensée consciente. Peut-on en effet s’en tenir au postulat selon lequel la servitude ne serait que volontaire?

Bien avant l'invention de la psychanalyse, le bouddhisme a proposé une stratification de la conscience en neuf niveaux: les cinq premiers correspondent aux sens, puis le sixième au mental, et le septième à ce que nous appelons communément l'inconscient, habitués que nous sommes en Occident à une pensée duale. C’est au huitième niveau de conscience que nous retrouvons une notion propre à la philosophie qui nous inspire ici: le karma, à savoir une loi de causalité permettant de comprendre que chaque pensée, parole ou action est à la fois la conséquence de celles du passé, mais surtout la cause d’autres à venir, moins empreintes de soumission.

La clé de cette liberté se situe au niveau de conscience ultime, le neuvième, celui de l’éveil qui définit le Bouddha. Loin de l’imagerie popularisée depuis des siècles jusque dans les boutiques de décoration plus ou moins branchées, le bouddha est un état de vie intérieur que tout être humain peut éprouver, pourvu qu’il le veuille dans l’expression de sa liberté de choix.

Il est possible de faire de cet état de vie celui qui prédominera parmi les dix conditionnant alternativement nos attitudes, et resteront toujours présents de manière latente. Les six états de vie “inférieurs” sont définis comme de “mauvaises voies” car nous faisant dépendre de l’environnement: de l’état d’enfer, marqué par les souffrances les plus insondables qui peuvent nous donner l’impression qu'elles ne finiront jamais, à...

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