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Proudhon, le socialisme par le bas

CRITIQUE. Sous la direction de Michel Winock, les éditions Perrin ont édité cette année une collection de portraits : Les figures de proue de la gauche depuis 1789. Une occasion de faire un peu d’histoire pour mieux comprendre la vie politique contemporaine.

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« En dépit d’une apparente éclipse, la pensée proudhonienne n’a jamais cessé, en réalité, de vivre et d’agir en France dans les couches profondes du prolétariat ; c’est (…) qu’un accord intime, un accord presque constant, se manifestent entre certains principes, certaines directions essentielles de la pensée de Proudhon et les manifestations les plus intimes et les plus énergiques de la vie ouvrière contemporaine. » Ainsi écrivait Lucien Febvre en 1909 dans un article intitulé « Une question d’influence : Proudhon et le syndicalisme contemporain » (Revue de synthèse historique).

Pourtant, lorsqu’on entend parler de « socialisme », a fortiori dans ses grandes heures de gloire du 19ème siècle, ce n’est pas la figure de Proudhon qui occupe d’emblée les conversations. Cette mise à l’écart, Michel Winock l’explique par deux raisons : d’abord, la grande fâcherie avec Karl Marx qui a critiqué sa pensée philosophique comme réactionnaire, ce qui a permis à la gauche communiste d’en faire la grande référence négative au sein du socialisme. Ensuite, le fait que Proudhon n’a jamais produit de livre de synthèse de sa pensée. Il n’a donc pas...

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