Energie

EDF : le cours de l’action dégringole à cause des retards “d’Hercule”

ARTICLE. Le titre d’EDF a connu une lourde chute boursière, lundi. Les investisseurs craignent l'issue des négociations entre la France et l’Union européenne, qui pourrait mettre à mal le destin du projet “Hercule”.

/2021/01/EDF action chute Bercy UE

Lundi, EDF a frissonné. En l’espace de quelques heures, le cours de l’action a chuté drastiquement de 18%. Les acheteurs, vendeurs et autres boursicoteurs ont ainsi sanctionné le résultat des négociations entre la France et la Commission européenne, le mercredi 20 janvier. Devant l 'intransigeance européenne et le souhait de la Commission d’obtenir un délai de six mois de négociations supplémentaires, les investisseurs ont craint que les retards ne pénalisent l’existence même du projet Hercule.

Un projet né de la situation financière désastreuse du groupe public. Fin 2018, son endettement financier net était de 33,4 milliards. Un an plus tard, il atteignait 41,1 milliards. Un gouffre impossible à combler, le bénéfice net du groupe n’atteignant “que” 5,2 milliards d’euros. Une situation financière délicate s’expliquant par un fort volume d’investissement (nucléaire au Royaume Uni, installation des compteurs Linky en France), associé à des retards comme celui que connait l’EPR de Flamanville. Et la situation n’est guère plus réjouissante, si l’on y ajoute le cout de la prolongation de la durée de vie de certains réacteurs nucléaires, ou de leur démantèlement pour d’autres. Enfin, et il s’agit d’une volonté d’Emmanuel Macron exprimée en novembre 2018, EDF se voit dans l’obligation d’investir dans les énergies renouvelables.

Edf ne peut pas compter sur le soutien financier de son pays. La Commission européenne refuse que la France aille au chevet de cette entreprise dont elle détient pourtant encore 83,68% du capital, au nom du sacro-saint droit à la concurrence. Alors, pour faire face à sa fragilité économique, Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, a imaginé le projet Hercule en 2018. A savoir la scission du groupe en trois entités : « EDF Bleu », détenue par l’État et qui serait consacré aux activités nucléaires ainsi qu’à RTE, « EDF vert », dédié à la vente d'électricité et qui serait privatisé à hauteur...

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