Ecologie

COP 21 : l’initiative française « 4 pour 1000 » manque d’ambition

OPINION. Mentionnée dans un précédent article, l’initiative « 4 pour 1000 », dont le but est de stocker le CO2 dans les sols agricoles, s’avère insuffisante. Mais pour notre abonné, l’agriculture de conservation pourrait nous permettre d’être plus ambitieux.

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Dans un précédent article, nous abordions la question de l’initiative « 4 pour 1000 », lancée par la France lors de la COP 21 en 2015. Selon ses promoteurs, on peut utiliser les sols, agricoles en particulier, comme puits de carbone, et une augmentation de 4/1000 par an de leur taux de matière organique suffirait à absorber les rejets de CO2 des activités humaines. Effectivement, les sols agricoles recèlent un fort potentiel de séquestration du carbone et les techniques qui permettraient une telle évolution ne demandent qu’à se développer pour peu qu’on les soutienne. Cependant, avec 4/1000, le compte n’y est pas.

Ce chiffre de 4/1000 fait débat. Il est le résultat d’évaluations complexes à l’échelle mondiale. Peut-on évaluer simplement sa validité à l’échelle nationale ? Comme le dit Jean-Marc Jancovici, « si une règle de 3 bien posée contredit une modélisation complexe, vous pouvez être sûr que c’est la règle de 3 qui a raison ». Essayons donc.

L’hypothèse « 4 pour 1000 » peut s’écrire ainsi : CO2 émis = CO2 séquestré des sols *4/1000. Pour les émissions, le site du Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (CITEPA) nous donne un chiffre sans doute discutable mais clair : 317 millions de tonnes de CO2 émises en 2018, en baisse de 20 % depuis 2006. On ne parle ici que du CO2, pas des autres gaz à effet de serre, qui ont bien sûr leur importance mais ne répondent pas aux mêmes cycles. Pour le carbone séquestré dans la matière organique des sols, il ne s’agit bien évidemment pas de CO2, mais de molécules organiques complexes. 1 tonne de matière organique du sol équivaut environ à 0,6 tonnes de carbone pur et à 2,2 tonnes de CO2 capté.

Selon la Statistique agricole annuelle, en 2018, Les 55 millions d’hectares (Mha) de la France étaient composés...

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