Israël commet-il vraiment un génocide ?
CONTRIBUTION / OPINION. La requête déposée par l’Afrique du Sud accusant Israël de crime de génocide à la Cour Internationale de Justice a eu l’effet d’une bombe. Israël commet-il vraiment un génocide ? Quelle est la part de responsabilité du Hamas ?
Moins de 3 mois après le pogrom du 7 octobre et la mise en application de l’extermination des juifs par le Hamas, la requête déposée le 29 décembre à la Cour Internationale de Justice (CIJ) par l’Afrique du Sud contre Israël pour génocide a eu l’effet d’une bombe. Quoi de plus incroyable que ce renversement de la charge accusatoire ! La requête stipule que « les actes et omissions d’Israël revêtent un caractère génocidaire, car ils s’accompagnent de l’intention spécifique requise de détruire les Palestiniens de Gaza ». On y lit également qu’Israël « s’est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide ».
Lors de l’audience du 11 janvier, les avocats de l’Afrique du Sud ont plaidé devant la Cour qu’« il existe une raison plausible de croire que le peuple palestinien est victime d’un génocide ou court un risque de génocide », que « près de 180 femmes accouchent tous les jours » au milieu des bombardements et qu’« aucune attaque armée sur le territoire d’un État, aussi grave soit-elle (…), ne peut justifier une violation de la convention ».
Nous ne sommes pas les juges de la CIJ. Pour autant, il ne nous est pas interdit d’avoir un regard critique et de regarder les faits : Israël commet-il vraiment un génocide ?
Caractérisation du génocide
Alors que Winston Churchill dénonça en 1943 la présence « d’un crime sans nom », c’est Raphaël Lemkin, ancien procureur général de Varsovie et rescapé de la Pologne sous domination nazie, qui forgea le mot « génocide » dans son ouvrage Le règne de l’Axe en Europe occupée publié en 1944. Il écrivit : « Par “génocide”, nous entendons la destruction d’une nation ou d’un groupe ethnique ». Cette définition fut reprise et complétée par la Convention sur le génocide adoptée en 1948, dans son article II : « le génocide s’entend (…) dans l’intention de détruire...