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Tension sur le gaz en Europe : les États-Unis en embuscade ?

ARTICLE. Alors que l’Agence internationale de l’énergie lance une alerte sur les besoins européens en gaz naturel et liquéfié (GNL) dans la perspective de cet hiver, Joe Biden peut se frotter les mains. Son gaz s’exporte massivement sur le vieux continent, à un coût défiant toute concurrence.

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Cette fois, l’Allemagne ne peut pas blâmer la France et les problèmes frappant ses centrales nucléaires pour justifier sa politique énergétique. Après avoir étrillé l’Hexagone, le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, s’est trouvé un nouvel objet pour ses critiques. Dans une interview accordée ce 5 octobre au quotidien die Neue Osnabrücker Zeitung (NOZ), il a pointé du doigt la responsabilité de l’oncle Sam dans l’augmentation des prix du gaz rencontrés outre-Rhin, et plus globalement, en Europe.

« L’Allemagne et l’Europe sont dans une situation désespérée suite au conflit déclenché par Poutine », a-t-il expliqué. Avec pour conséquences, la raréfaction de l’énergie et « le remplacement incroyablement coûteux du gaz russe  ». Dans son viseur, les États-Unis, coupables de ne pas jouer le jeu de la solidarité. « Les prix du gaz sont gonflés — également motivés par la peur et la spéculation », explique-t-il avant d’asséner que « dans certains pays, y compris amis, ils atteignent parfois des montants astronomiques ».

Dans les faits, les industriels gaziers des États-Unis font partie des grands gagnants commerciaux du conflit en Ukraine. Les volumes sur un an glissant de gaz naturel ont progressé de 12,5 % à date du 31 juillet 20222, d’après l’U.S. Energy Information Administration. Quant aux prix, ils se sont envolés, progressant de 74 % en un an et de 166 % depuis avril 2022. Dans le cas du gaz naturel liquéfié (GNL), ses exportations ont progressé de 24 %.

L’oncle Sam craignait la concurrence russe sur le marché du gaz, et voyait d'un mauvais œil la construction du gazoduc Nord Stream 2. Avant que ne débute le conflit, Joe Biden avait déclaré au cours d’une conférence de presse en février : « Si la Russie envahit (l’Ukraine), alors il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons...

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