À entendre les politiques et commentaires divers au sujet des élections régionales, singulièrement leur taux d’abstention, nous serions en face d’une « défaite de la démocratie », à propos de laquelle les plus hautes autorités du pays déclarent solennellement qu’il faut faire « quelque chose ». Le phénomène dure depuis des lustres, depuis belle lurette même, et les gens qui nous gouvernent feignent de s’en apercevoir et vont faire « quelque chose », comme des simagrées médiatiques ou comité Théodule, pour s’agiter et ne rien faire, comme d’habitude. Ne faisons rien et faisons-en sorte de l’organiser ?

Ni le vieux ni le prétendu nouveau monde ne s’avèrent pertinents dans leurs analyses, comportements, actions, projets. Les 4 ans qui viennent de s’écouler nous ont bernés en voulant faire du neuf avec du vieux. Comment ne pas voir que nous sommes, en France, devant un écœurement et une inquiétude généralisés devant la situation du pays, mais aussi devant la médiocrité des idées et des programmes, des hommes et des projets, suscitant une vague toujours plus grande de méfiance, de rejet, de désespoir parfois ? Je pense aux Gilets jaunes.

L’offre politique s’est appauvrie, dégradée, dénaturée, en dépit du nombre grandissant de candidats, toutes et tous engagés dans un marketing politique effréné, tout autant qu’aseptisé, ou bien encore dans des promesses dont chacun sait que leur démagogie conduit à la décrépitude ou à la perte de sens collectif, celui qui rassemble un peuple, un pays, une nation. S’ajoute à cela la lâcheté collective dès qu’il s’agit de nommer les choses ou de prendre des mesures réputées impopulaires par le dernier sondagier venu. La panne de diagnostic s’étiole, qui plus est, derrière des mots abscons qui veulent dire une chose et son contraire, ce fameux « en même temps » qui empêche de comprendre, en analysant clairement, et conduire à une non action, puisqu’une...