Cela fait très longtemps que j’ai envie d’écrire en l’honneur de mes beaux-parents. J’ai hésité de nombreuses fois tant la discrétion que je leur dois et leur simplicité — c’est, pour moi, un compliment qui rime avec authenticité — m’invitaient à la retenue. Mais le récent décès de mon beau-père, Diamantino, m’incite à envisager un texte en développant deux thèmes, leur intégration réussie et sa fin de vie difficile : deux sujets qui travaillent notre société depuis déjà plusieurs années, qu’il nous faut absolument regarder en face sans faiblir.

Tous deux Portugais, ils sont arrivés en France à la fin des années soixante pour fuir la dictature de Salazar et trouver une nouvelle vie riche de promesses, ici dans notre pays. Ils se sont très vite mis au travail tant sur le plan professionnel que dans l’apprentissage de notre langue. Langue qu’ils ont très rapidement assimilée, malgré un accent bien connu, mais peu prononcé. Chaque jour, ils lisaient en français, lui le journal, elle des romans à l’eau de rose, des textes toujours écrits dans leur langue d’adoption qu’ils souhaitaient absolument intégrer, car ils le sentaient déjà à l’époque, puis davantage en élevant leurs deux filles : la langue est bien le premier facteur d’intégration, si ce n’est d’assimilation.

La religion catholique et notre civilisation proche du Portugal ont facilité leur adaptation, mais je suis convaincu que c’est bien leur volonté chaque jour renouvelée de vivre en France, de transmettre ce pays à leurs filles comme étant le leur — par amour davantage que par intérêt — sans pour autant renier leur pays à eux, qu’ils se sont intégrés. Car ils n’ont jamais ressenti le besoin de demander la nationalité française, non, ils aimaient notre France, mais restaient attachés à leur Portugal dans lequel ils retournaient chaque été pour des vacances bien...