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Israël-Hamas : une drôle de guerre

CONTRIBUTION / OPINION. Entre injonctions morales et instrumentalisation du sort des Palestiniens, l’opinion internationale est malmenée de toutes parts sur le conflit qui a éclaté à la suite des massacres du 7 octobre.

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Blocus de militants pro-palestiniens à SciencesPo Paris le 29 avril 2024.Crédits illustration : © HOUPLINE-RENARD/SIPA


Je crois que dans cette histoire, les gens se trompent d’histoire. Il y a eu le 7 octobre. L’irruption sauvage, animale, glacée des terroristes dans un petit matin forcément blême. « D’un côté une occupation coloniale avec sa violence systémique, son racisme structurel, son illusion de démocratie, le vol des terres, la torture, de l’autre un combat légitime pour la libération. Rien d’autre », a déclaré la militante féministe et décoloniale Françoise Vergès au moment des massacres.

Rien d’autre ? Non seulement « rien d’autre », mais en plus une « passion exterminatrice » selon Marc Weitzmann, des appels inédits au meurtre des Juifs, aux États unis, en Australie, en Grande-Bretagne. Est-ce la première fois dans l’histoire, que des assassinats, des viols, des enlèvements, au lieu de susciter de la compassion, attisent une haine larvée, en germe depuis la nuit des temps ? Comment une organisation terroriste parmi les plus cruelles de l’époque, qui se sert cyniquement du peuple qu’elle prétend défendre comme d’un bouclier, qui se cache dans des écoles et des hôpitaux, peut-elle engendrer ici et là, presque partout dans le monde, une adhésion monstrueuse ? Comment se fait-il que seule une minorité rappelle que si le Hamas avait libéré les otages, beaucoup de Palestiniens auraient été épargnés ? Comment l’Angleterre peut-elle laisser s’installer des « no go zone », où les Juifs n’ont plus le droit d’aller ? Pourquoi les actes antisémites ont-ils plus que doublé dans nos universités ?

Je suis étourdie par cette valse des mots, je lis, j’écoute, je cherche une synthèse dans tout ce tourbillon, quelque chose qui enfin installe ma pensée sur des rails. Mais ça déraille, les chiffres jetés, 30 000 morts, d’où viennent-ils, de l’ONU qui a été incapable pendant longtemps de reconnaître les viols subis par les Israéliennes, des associations, du Hamas lui-même ? Eve Szeftel (Libération) dit qu’on n’envoie plus de reporters...

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