Covid-19Confinement

Lettre ouverte d’un « non essentiel »

HUMEUR. Mon métier a été défini comme « non essentiel » par l’État. Je suis prêt à tout accepter pour faire reculer cette pandémie. Mais sûrement pas qu’on me définisse comme « non essentiel ».

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Ce matin en me rasant je me suis dit « bonjour monsieur le non essentiel ».

Oui mon métier a été défini comme « non essentiel » par l’État.

A la catastrophe sanitaire et économique il était aussi urgent d’employer un terme bien humiliant.

Les fleuristes ?

Vous donnez du bonheur aux gens vous me permettez de dire à ma mère qui habite à 700 kms de chez moi que je l’aime mais vous êtes « non essentiels ».

Les libraires ?

Vous vendez le sel de notre civilisation, de notre histoire, de nos fiertés, mais vous êtes « non essentiels »

Les restaurateurs les bars ?

Vous donnez du plaisir aux gens, vous leur permettez de se rencontrer de rire d’échanger voire de faire du business mais vous êtes « non essentiels »

Les artistes sur scène ?

Vous êtes une fabrique de souvenirs merveilleux car on a tous en tête des chansons qui nous rappellent des moments de vies heureux ou malheureux.

On a tous le souvenir d’un concert fantastique...mais vous êtes « non essentiels ».

Quel drôle de monde ou celui qui vend du carburant est « essentiel » et celui qui vend de la culture est « non essentiel ».

Si les mots ont un sens alors cette expression « non essentiel » donne raison à nos ennemis qui rêvent d’un monde où un seul livre serait autorisé, la musique interdite, les femmes cachées et bâillonnées et seule une croyance stupide sans analyse des textes sacrés serait autorisée.

J’accepte de respecter le confinement.

J’accepte de respecter les consignes du gouvernement même si je ne suis pas d’accord avec sa gestion de la crise.

J’accepte même l’idée de la faillite.

J’accepte même que les voyous continuent leur trafic sans prendre 135 € d’amende alors que je suis sûr de les prendre si je ne porte pas le masque…

Oui je suis prêt à tout accepter pour faire reculer cette...

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