ConstitutionInstitutions

Revenir aux fondamentaux

Plutôt que de sauter sur leurs chaises en criant « de Gaulle ! de Gaulle ! de Gaulle ! », nos politiques et le premier d’entre eux devraient avoir l’humilité de rendre le plus beau des hommages au fondateur de notre République : remettre la constitution de 1958 dans l’état ou il l’a laissé.

/2020/07/Ajouter un titre(11)

A chaque crise, nos « élites », qu’elles soient macroniennes ou non, font acte de dévotion à notre figure tutélaire et notre saint patron des causes (presque) perdues, le général de Gaulle. Pourtant, le gaullisme n’a pas de traduction partisane ou idéologique, il reste un pragmatisme qui ne poursuit qu’un seul but : défendre les intérêts de la France. Et des Français.

Dès sa prise de fonction, Macron a ostensiblement voulu rattacher son action dans une geste gaullienne. Les mémoires du général figurant en majesté sur la photo officielle, la posture jupitérienne, la tentative de retour au fonctionnement normal de la Vème, avec un président qui voit loin et un premier qui embrasse les réalités quotidiennes du pays.

Une crise des Gilets Jaunes et une épidémie plus tard, il ne reste pas grand-chose de ces louables intentions, avec un Emmanuel Macron se posant en infatigable jouteur dans d’interminables « débats nationaux » menés tambour battant (et en bras de chemises), ou singeant le grand Charles dans une allocution surréaliste ou un virus est quasiment devenu l’égal d’un quarteron de généraux en retraite, appelant à mener une guerre depuis son canapé pour le salut de la patrie.

Tombé, comme ses prédécesseurs, dans le piège de l’immédiateté et pénétré d’un messianisme tendant à lui faire penser que lui seul peut orchestrer l’action gouvernementale avec succès, court-circuitant à l’envie son Premier ministre, le président Macron s’est finalement laissé rattraper par les vices inhérents au quinquennat. Gageons que la nomination du sympathique et docile M. Castex ne changera rien à l’affaire, malgré un style plus proche et plus direct que M. Philippe qui ressemblait chaque jour davantage à un Juppé à barbe, figé dans une posture techno avec un énorme tampon « ENA » sur le front.

Plutôt que de sauter sur leurs chaises en criant « de Gaulle ! de Gaulle ! de...

Vous aimerez aussi