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La République est morte

CONTRIBUTION / OPINION. Les « barrages républicains » se succèdent, et derrière, la République s'érode, inlassablement. Jusqu'à quand ?

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© Yves Herman-Pool/SIPA


La République est morte. Elle était mal en point. Ses « défenseurs » l’ont achevée.

Si la République était encore vivante, la Constitution aurait encore un sens pour les Français, pour leurs dirigeants, pour le président, et donc celui-ci, obéissant à son article 8, aurait nommé un premier ministre dès la démission de Gabriel Attal le 8 juillet. Charge étant alors donnée à ce nouveau Premier ministre de former un gouvernement capable de mener une politique compatible avec les principes et les intérêts de la France et d’obtenir ainsi la confiance du Parlement. Sous prétexte que la Constitution n’impose aucun délai, le président se pavane aux JO et les partis se perdent en ridicules tractations. C’est se moquer de notre loi suprême ! Le plus choquant étant que cela ne choque à peu près personne…

Que reste-t-il de la République si les Français ne croient plus en la Constitution, cette parole qui la fonde ?

Ce n’est pas nouveau, me dira-t-on. Les Français n’aiment rien tant que de traiter leur président en roi, et force est de constater que leurs présidents successifs depuis 50 ans ne se font pas prier, à des degrés divers, pour leur complaire sur ce point.

Les Anglais ont un roi, ce régime venu du fond des âges, régime naturel en quelque sorte, né de l’évolution et de la vie. Ils ont fait leur révolution et mis à mort leur roi, mais sans mettre à bas la monarchie. Ils n’ont pas de Constitution, ils ont un roi, et ils ont les usages qui vont avec. Nous, nous avons mis à mort le roi et, dans un même mouvement, mis fin à la royauté, et nous avons alors bâti un régime fondé en raison, défini par des écrits, débarrassé de toute croyance superstitieuse dans les pouvoirs sacrés du roi. Il nous...

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