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Rien à foot !

OPINION. Afin d’écarter les critiques sur sa venue au Qatar, Emmanuel Macron avait affirmé : « Il ne faut pas politiser le sport. » Une déclaration à laquelle notre lecteur souscrit, mais pas pour les mêmes raisons.

/2022/12/RienAFoot


Lorsque la rencontre amicale France - Algérie a lieu au Stade de France le samedi 6 octobre 2001, cela faisait moins d’un mois que le monde venait de changer de visage. Les attentats du 11 septembre à New York et au Pentagone ont radicalement bouleversé la donne géopolitique et ont signé le début du retour au repli religieux, identitaire et communautariste. La tension est donc palpable autour de ce match, sans même évoquer la relation compliquée existant entre les deux pays. Avant le coup d’envoi, la Marseillaise est copieusement sifflée, conspuée même, pas seulement par les supporters algériens, mais aussi (surtout ?) par ces enfants d’immigrés, minoritaires certes, mais qui ne se reconnaissent pas dans cette France à laquelle ils n’ont pas pu, su ou voulu s’adapter. Le président Jacques Chirac quitte la tribune officielle et ne verra donc pas la pelouse envahie par une petite centaine des mêmes, mais contribuant ainsi à faire voler en éclat l’illusoire et démagogique France black/blanc/beur vantée en 1998 à la faveur de la coupe du monde. Les partisans du déclinisme français y voient là une pierre noire dans l’Histoire de la république et le symbole de l’échec de l’intégration à la française. Et si tout cela n’avait rien à voir ? Ou pas de cette façon ?

Démagogie trompe l’œil

Mettre en parallèle une République et un match de foot (comme n’importe quel sport) est fondamentalement absurde. Penser que l’intégration et le fait d’aimer son pays soient liés à onze types courant derrière un ballon est d’une bêtise sans nom et même une insulte pour celles et ceux croyant dans la laïcité et la République. Le football (et sa surreprésentation médiatique vantant l’exact inverse) porte en lui des valeurs nocives : compétition, loi du plus fort, haine de l’autre, homophobie, nationalisme et règne fou de l’argent roi....

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