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Stevan Miljevic : « Il faut réapprendre à transmettre »

La Rédaction

07/08/2021

ENTRETIEN. Abonné à Front Populaire, Stevan Miljevic est diplômé en sciences politiques et maitre formateur pour enseignants. Il enseigne au secondaire 1 en Valais (Suisse). Auteur de L’école à la croisée des chemins (chez l’Âge d’Homme), nous l’avons interrogé sur les problématiques d’éducation.

Stevan Miljevic : « Il faut réapprendre à transmettre »

Front populaire : Votre livre explore les méthodes d’enseignement mises en avant par notre système éducatif et leurs effets sur les élèves. Comment peut-on parler de « sciences » de l’éducation ?

Stevan Miljevic : L’enseignement est une discipline essentiellement relationnelle. Si vous avez de bons contacts avec vos élèves, alors vous pouvez leur faire apprendre pas mal de choses, même avec des méthodes peu efficaces. Il est néanmoins tout à fait possible d’optimiser ces apprentissages en s’appuyant sur des données obtenues suivant un protocole scientifique. Par protocole scientifique, j’entends qu’une hypothèse émise doit être testée pour être validée ou non.

En matière de méthode d’enseignement, il n’est pas compliqué de réaliser ces tests. On peut par exemple prendre deux groupes qui travaillent en parallèle, l’un suivant une modalité traditionnelle, l’autre selon la nouveauté à tester. On réalise des pré-tests pour mesurer leur niveau avant et des post-tests pour voir leur niveau après. On peut alors mesurer la progression. Sur de petits échantillonnages, cela n’est pas très parlant. Trop de biais peuvent survenir. Je pense par exemple à la qualité de la relation enseignant-élèves. Néanmoins, sur de très grandes cohortes, statistiquement ces biais s’annulent.

Et on commence à avoir une idée assez intéressante de l’impact de la/les méthode(s) testée(s). Il y a ensuite des disciplines scientifiques connexes et établies qui peuvent nous éclairer. Je pense en particulier à la psychologie cognitive. Il ne viendrait à personne l’idée de remettre en question le statut scientifique de cette discipline. Or, qui de mieux placer que les cognitivistes pour nous permettre de comprendre comment fonctionnent le cerveau ou la mémoire ? Et donc la manière qu’ont nos élèves d’apprendre. D’après mes constats, ce que disent les cognitivistes corrobore plutôt bien les données issues des mesures réalisées en classe. Partant de là, il me...

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