Emmanuel Macron l’avait promis le 22 mars dernier : « Je veux qu’à la rentrée prochaine, on puisse remplacer, du jour au lendemain, les professeurs dans les classes des élèves (…) C’est une priorité ». Les professeurs et parents d’élèves en savent désormais un peu plus. Ce mercredi 9 août est paru le décret encadrant les remplacements de courte durée des enseignants absents. Il est conforme au projet qui avait fuité dans la presse et qui prévoyait déjà d’accorder un rôle significatif aux assistants d’éducation.

Plus précisément, ceux que l’on surnomme les « pions » pourront « assurer l’encadrement de séquences pédagogiques organisées au moyen d’outils numériques ». Ce qui a fait bondir notre collaborateur Éric Anceau, lui-même enseignant en histoire à la Sorbonne : « En marche vers le grand remplacement de l’éducation nationale par la garderie », s’est-il indigné sur X (anciennement Twitter). Si cette mesure fait grincer les dents, c’est que l’assistant d’éducation n’a théoriquement pas vocation à se substituer à un enseignant : il gère une partie de l’administratif et de la surveillance de son établissement.

Du bricolage

L’assistant d’éducation n’est de toute façon qu’une rustine dans le nouveau dispositif que Pap Ndiaye, le précédent ministre de l’Éducation nationale avait détaillé sur France inter le 21 avril. « C’est le trou dans l’emploi du temps qui est remplacé » avait-il expliqué, précisant que, « c’est par exemple le prof d’anglais qui va remplacer le prof de mathématiques, non pas pour faire des mathématiques, mais pour faire de l’anglais ». Charge à l’établissement de trouver ensuite un moyen de rattraper le temps perdu dans la matière non enseignée. Le recours à l’assistant d’éducation ne se ferait qu’en cas d’indisponibilité d’un professeur de remplacement.

Pour gérer ce qui ressemble plus à du bricolage qu’à un système pensé pour le long terme, le décret...