Covid-19

Covid-19: le livre coup de poing de Philippe Douste-Blazy

ENTRETIEN. Dans son essai « Maladie française » (L’Archipel), préfacé par le professeur Raoult, l’ex-ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy dénonce la gestion de la crise du Covid-19 en France et revient sur son plan lancé en 2004 face à la menace d’une pandémie virale mais qui a depuis été oublié.

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FP : Comment peut-on expliquer le fiasco de notre gestion de crise ? La France était-elle parfaitement préparée à faire face à cette pandémie ? Où ont été ses erreurs ?

Philippe Douste-Blazy : L’hyper-administration et l’hyper-centralisme du ministère de la Santé n’ont pas permis de prendre les décisions nécessaires pour casser les chaînes de contamination au début de l’épidémie. Via le conseil scientifique Covid-19, il y a eu une décision de ne pas tester massivement que je ne m’explique pas.
Pourtant la France est un des pays au monde à avoir le plus d’appareils PCR pour dépister efficacement les malades. Mais le ministère de la Santé n’a autorisé  les tests pratiqués avec des dispositifs référencés, mais les seuls référencés étaient ceux des CHU, or il y en a très peu. Le résultat était que l’on ne pouvait pas dépister massivement – et donc efficacement.

Le gouvernement a réagi avec retard : il n’a pas été décidé d’une stratégie de dépistages massifs dès le mois de février. Or, même si beaucoup de scientifiques s’affrontent et sont en désaccord sur beaucoup de point, la stratégie des dépistages massifs n’est plus remise en question. Plus le dépistage massif est développé, plus le taux de mortalité est bas : c’est comme cela qu’ont fonctionné plusieurs pays dont la Corée et l’Allemagne, cette dernière ayant connu un taux de mortalité  4 fois inférieur au notre par nombre d’habitants. Au niveau régional, en France, le dépistage massif mis en place à Marseille a permis de voir des cas précoces, les gens positifs étaient isolés et les cas précoces étaient pris en charge médicalement avec des résultats positifs. Sur ce sujet, la polémique s’est polarisée sur l’hydroxychloroquine alors qu’il fallait se concentrer sur le fait que ces patients étaient pris en charge médicalement et que c’était ça qui était l’élément déterminant. Les patients atteints qui avaient une désaturation en oxygène préoccupante était ainsi rappelés et pris en charge,...

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