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Étudiants : non, le sacrifice sur l’autel du Covid n’est pas inéluctable

TÉMOIGNAGE. Il y a une semaine, les étudiants manifestaient pour la réouverture de leurs universités. L’un de nos contributeurs, étudiant lui-même, était dans la rue. Il nous livre un texte très éclairant quant aux conditions de vie de notre jeunesse à l’ère du Covid. Éclairage triste et lucide à la fois, mais néanmoins rempli d’espoir.

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Mardi 26 janvier avait lieu une série de manifestations étudiantes pour la réouverture des universités. Je suis allé manifester avec de nombreux autres étudiants parisiens – ainsi qu’un grand nombre de professeurs - dans le cortège autour du Jardin du Luxembourg.

J’y ai vu beaucoup de convivialité : les gens avaient plus que tout l’envie de se retrouver, d’échanger et de voir d’autres visages – mêmes masqués. Aussi nous manifestions au milieu de parties de volley, organisées par les nombreux profs d’EPS en colère contre l’absence de moyens pour la mise en œuvre des consignes sanitaires. Une balle et un filet, improvisé par deux vélos, voilà bien assez pour lancer des parties endiablées sans cesse interrompues par la marche du cortège. Il y avait bien sûr les chants incontournables repris en choeur et dénonçant notre mal-être quotidien dans la joie retrouvée de l’instant, quand nos voix n’étaient pas couvertes par les rythmes techno. Une vraie manif en somme, une « fête au village », détendue, joviale : quel contraste entre cette manifestation et notre quotidien si morose, si pauvre en contact humain. Je voudrais que tous mes jours deviennent des manifs – redeviennent plutôt, car nous goûtions tous à la vie il y a un an à peine !

Rappelons quelques chiffres qui m’ont été transmis par le syndicat Solidaire Étudiant.e.s Jussieu : « Nous sommes 1/6 à avoir dû abandonner nos études, 12 % à avoir des idées suicidaires, 50 % à être inquiets pour notre santé mentale, 28 % en situation de difficulté financière (...) selon un rapport d’enquête parlementaire. » Ce qui signifie, à l’échelle de Sorbonne Université qui regroupe environ 55 600 étudiants, que 9 266 étudiants ont abandonné, 4 633 ont des envies suicidaires et 18 533 sont en difficultés financières. Des chiffres ahurissants, inimaginables.

Il y avait une quasi-unanimité dans les...

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