Ceux qui sont désignés comme islamo-gauchistes affirment avec indignation ou mépris que l’islamo-gauchisme n’existe pas, que c’est là une invention maligne de l’« extrême droite », des « réactionnaires », des « islamophobes », des « racistes » ou des « fascistes », bref, qu’il s’agit d’un slogan dénué de toute référence empirique. Et pourtant, la réalité de l’islamo-gauchisme saute aux yeux lorsqu’on observe des gauchistes (ou des « extrémistes de gauche ») qui militent ou manifestent avec certains islamistes ou justifient des actions terroristes commises par des islamistes, par exemple en leur trouvant des circonstances atténuantes ou en les contextualisant. Tout observateur de bonne foi peut constater des convergences, des collusions ou des complicités entre milieux gauchistes et milieux islamistes au cours des dernières décennies.

Typologie sommaire

Dans la catégorie des islamo-gauchistes de première génération, on trouve, d’une part, des islamistes qui se veulent anticapitalistes, anti-impérialistes et révolutionnaires et, d’autre part, des gauchistes qui, dans la foulée du tiers-mondisme et de l’altermondialisme, voient dans un islam de combat un indispensable allié. Ces gauchistes perçoivent dès lors les islamistes comme des révoltés contre l’ordre mondial injuste imposé par l’Occident colonialiste, capitaliste, impérialiste et raciste. Même lorsqu’ils désapprouvent certaines actions terroristes commises par des jihadistes, ils disent en « comprendre » les raisons, qu’ils jugent bonnes. Les islamo-gauchistes de dernière génération, quant à eux, sont pour la plupart des intellectuels ralliés au décolonialisme, au féminisme intersectionnel (le néoféminisme), à l’écologisme hespérophobe (N.D.L.R. : qui est systématiquement hostile à l’Occident) et au néo-antiracisme, dont les adeptes dénoncent principalement l’islamophobie et diffusent les thèmes du racisme anti-Blancs dont ils nient par ailleurs l’existence.

La première caractéristique d’un islamo-gauchiste est qu’il est inconditionnellement islamophile et ce, pour diverses raisons : l’islam serait « la religion des pauvres » ou « des faibles », les musulmans seraient, dans les sociétés occidentales, les victimes d’un « racisme d’État » ou d’un « racisme institutionnel », de discriminations « systémiques », de stigmatisations...