Politique

Face au naufrage de la gauche, faut-il être de droite ?

OPINION. Le contraire d’une erreur n’est pas une vérité. Et le remède à l’effondrement de la gauche ne se situe pas forcément à droite de l’échiquier, selon Claude Rochet, mais dans le dépassement.

/2022/10/claude-rochet


Que la gauche soit moribonde, c’est entendu. Pas seulement sur le plan des performances électorales, mais surtout sur le plan politique et moral. La gauche a voulu nous enivrer de promesses de lendemains qui chantent, nous avons eu l’entreprise coloniale, au nom du droit des races supérieures à civiliser les races inférieures (Jules Ferry), les guerres coloniales qu’elle a déclenchées et perdues, et, en guise de « changer la vie », la destruction de notre État social depuis sa conversion au libéralisme, et pour finir son naufrage dans le nihilisme le plus cru où l’on apprend aux enfants de six ans qu’ils peuvent changer de sexe, un rejet violent et hystérique de l’héritage de la culture et de la civilisation chrétienne.

Alors, faut-il pour autant devenir « de droite », comme nous le propose Éric Zemmour ?

Qu’est-ce qu’être de droite ? Nous savons qu’elle ne représente pas une ligne homogène. Au-delà des trois droites identifiées par René Rémond, il y a aujourd’hui la « droite d’argent » acquise au laisser-faire et au mondialisme, l’archétype de la droite réactionnaire qui veut achever l’État social et ne jure que par le marché. Il n’y a rien à attendre de son patriotisme, Éric Zemmour en sait quelque chose. Il y a bien une véritable extrême droite, à vrai dire marginale, mais pas sans influence sur des jeunes en mal d’idées nouvelles et explicitement antirépublicaines. Et il y a une droite orléaniste, qui est aujourd’hui la droite molle qui n’en finit plus de vouloir imiter le modernisme de la gauche.

Quel est l’enjeu ? Il est aujourd’hui nécessaire d’être conservateur au vrai sens du terme, un conservatisme qui soit attaché à conserver ce qui est bon. Un conservateur conséquent n’est pas celui qui rêve d’un passé idéal contre un présent à rejeter. Il est celui qui se demande si tout progrès proposé...

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