Edito

Le journalisme, une tyrannie comme les autres

L'édito de Stéphane Simon.

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En 2006, Éric Brunet, journaliste aujourd’hui sur les ondes de RTL et de LCI, nous prévenait dans un livre publié chez Albin Michel et intitulé Être de droite, un tabou français, que 63 % des journalistes avaient le cerveau qui pensait et penchait à gauche, cette gauche libérale, mondialiste, moralisatrice, pas celle qui rappelle que le cadre idéal à l’accomplissement d’une politique sociale est celui de l’État-nation. Depuis, le déséquilibre a prospéré.

Dès lors, comment ne pas y voir la genèse d’un dysfonctionnement dans la représentation de l’opinion et sa fabrication ? Comment une profession qui dit (avec une certaine arrogance du reste) le bien, le mal, le beau, le moche, le propre, le sale et le nauséabond, peut-elle être représentée de manière si déséquilibrée et espérer exercer son magistère de façon légitime ?

Comment peut-elle veiller à l’équilibre – indispensable en démocratie – de la représentation de toutes les sensibilités, de la juste expression de la diversité d’opinion ? Comment, par exemple, peut-elle rendre compte objectivement des résultats du référendum de 2005 qui fut le dernier au niveau national, de sa trahison trois ans plus tard et de ses conséquences ?

Ce référendum et son « vol », qui marquent le début du divorce entre les élites et le peuple. Nous ne le rappellerons jamais assez : le peuple ne voulait pas de ce nouveau traité liberticide de l’Union européenne qui ajouterait à son malheur. Pourtant, à force d’infos biaisées, de leçons de morale, de culpabilisation, il a fini par devoir l’avaler. Le sauf-conduit a été signé par le président Sarkozy, bien sûr. Mais sans le dispositif logistique de TF1, Le Monde, Libération, Le Nouvel Obs et d’autres médias (sans parler des antennes et télévisions de servilité publique), comment y serait-il parvenu ?

Si les journalistes avaient fait leur travail de « décryptage » et de « check news » dont...