À droite, l’aube d’une révolution écologique ?
Depuis quelques mois, le Rassemblement national (RN) et Les Républicains (LR) commencent à se pencher sur le sujet, mais peinent à faire cohabiter une ligne verte qui soit cohérente avec leur ADN.
L’avenir de l’écologie politique vire-t-il au bleu ? Depuis quelques mois, qu’il s’agisse des Républicains ou du Rassemblement national, la question écologique fait petit à petit son trou. Nous sommes loin de la révolution culturelle, mais les deux formations semblent avoir acté que la seule réponse, « tout nucléaire », serait insuffisante pour satisfaire leur électorat sur les questions écologiques. Notamment chez les jeunes. D’après une enquête de l’institut Kantar, qui a consolidé les résultats de cinq sondages d’opinion menés en 2022 pour le think tank Écologie responsable et publiée en juin 2023 par le Journal du dimanche, la question de l’écologie est loin d’être anodine, y compris dans ce camp politique. À droite, le changement climatique, s’il n’apparaît pas prioritaire, émerge tout de même à la quatrième place des préoccupations des sympathisants, devançant même la sécurité. De quoi chambouler l’ADN des Républicains ou du Rassemblement national ?
L’écologie identitaire du RN
Pour le parti de Marine Le Pen, l’équation n’est pas simple. Le RN est le premier parti du « peuple de la route », comme l’analyste politique de l’IFOP Jérôme Fourquet nomme ces citoyens éloignés des centres-villes, des transports en commun et des services publics. Comment faire rimer écologie et défense des intérêts d’une population aux moyens financiers modestes, totalement dépendante du véhicule personnel et roulant bien souvent au diesel ? Sans parler des débats agités sur le réchauffement climatique et son origine anthropique. Le chemin à parcourir est sinueux et le parti, s’il semble avoir pris conscience de l’enjeu politique, peine pour le moment à offrir une feuille de route qui concilie écologie, lutte contre le réchauffement climatique et sauvegarde d’un modèle de consommation qui demeure fondamentalement en opposition avec la lutte contre les émissions de CO2. Il n’est donc pas question de révolution culturelle. Les éoliennes – que Marine Le Pen entendait démanteler...