Déprise agricole : silence, on tue les paysans
Incapable de comprendre les conséquences majeures de la guerre en Ukraine, l'Europe de Bruxelles continue, avec le soutien du lobby écologiste, de martyriser l’agriculture conventionnelle de notre pays et de produire encore et toujours plus de pauvreté et de délitement social dans les campagnes.
Il ne restait plus que 389 000 agriculteurs en France en 2020. 100 000 de moins qu’en 2010. Soit une baisse de 21%. Une érosion ininterrompue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, date à laquelle notre pays comptait 10 millions d’actifs agricoles. Entre-temps, la mécanisation est passée par là, et les progrès technologiques. Le monde paysan est parvenu à réduire ses coûts de production en employant moins de main-d’œuvre tout en garantissant, quantitativement et qualitativement, notre autonomie alimentaire. Mais également en demeurant compétitif et en pesant de tout son poids sur la balance des échanges extérieurs. Du moins jusqu'à présent, car le solde commercial de la France sur les produits agricoles vient de subir une érosion de 6 milliards d’euros, avec même un déficit pour les secteurs du lait et de l’élevage. D’autres secteurs sont impactés depuis des décennies, comme celui des fruits et légumes, victime des concurrences déloyales exercées par l’Espagne notamment, ou encore les pays du Maghreb qui usurpent nos marchés traditionnels. Jusqu’à l’an passé, le salaire agricole variait du simple au double entre la péninsule ibérique et la France, tandis qu’au Sahara occidental, les employés du royaume chérifien étaient payés moins de 10 € par jour.
La misère attirant la misère, ces distorsions salariales, sociales, mais également fiscales et environnementales, ont siphonné, sur des départements entiers, notre agriculture hexagonale, comme ce fut le cas sur les exploitations arboricoles et maraîchères du pourtour méditerranéen français. À titre d’exemple, le département des Pyrénées orientales produisait 250 millions de pieds de salade à l’aube des années 90. Il en produit péniblement 40 millions aujourd’hui. Idem pour le secteur français de la pêche et de la nectarine qui est tombé, en trois décennies, de 400 000 tonnes à moins de 200 000. À titre de comparaison, pour la même...