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Frexit mode d’emploi

La dissolution de la monnaie unique, la sortie de la zone euro et(ou) la sortie de l’Union européenne, autant de sujets que les médias refusent d’aborder et ne traitent que par la diabolisation. Loin de la doxa, il existe pourtant des scénarios de sortie sans risque de ruine, comme le prophétisent les communicants gouvernementaux.

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La question de la sortie de l’euro, ou de la dissolution de la zone euro, se pose depuis la crise des années 2010-2012. Désormais on peut ajouter, avec le Brexit, celle d’une hypothétique sortie de l’Union européenne.

Contrairement aux idées reçues, ces questions ont été traitées à de multiples reprises. Celle liée à une sortie possible de l’euro en particulier, et par un nombre important d’économistes de renom comme Oliver Hart, Joseph Stiglitz, Christopher Pissarides, et quelques autres comme Peter Bofinger, Heiner Flassbeck, Hans Werner Sinn ou Alfred Steinherr en Allemagne, Brendan Brown, Randall Wray et Mark Weisbrot dans le monde anglo-saxon. La fondation Friederich Ebert (FES), proche du parti allemand SPD, avait d’ailleurs écrit une étude sur ce point. La question des dettes de la France (et des Français) dans le cas d’une sortie de l’euro a aussi été examinée par deux chercheurs de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), MM. Durand et Villemot, qui montraient l’innocuité de cette sortie concernant ce point précis. Les conditions d’application de la Lex Monetae, qui n’est pas une loi mais un principe juridique régissant les relations internationales, avaient aussi été abordées. Une réflexion sur le cadre institutionnel d’une sortie a même été publiée en 2017 par votre serviteur.

Quant à l’Union européenne, des voies critiques se sont faites entendre. Elles se sont amplifiées avec le Brexit, mais aussi avec la crise structurelle dans laquelle l’UE est plongée. De nombreuses personnalités demandent que l’on « change l’Europe » (au sens de changer l’UE), à droite comme à gauche. Mais un changement institutionnel demande l’accord des des pays membres à l’unanimité et il est aujourd’hui clairement établi que celui-ci, s’il doit avoir lieu, passera par une crise institutionnelle majeure entraînant le départ de plusieurs pays et la rédaction d’un nouveau traité, sur un périmètre sans doute...