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Le référendum, cette arlésienne…

Plus qu’un mot-valise, « préférendum » est un mot-vaseline. Notre chroniqueur Éric Guéguen revient sur la pseudo-frénésie référendaire de la macronie. Des paroles, des paroles, des paroles…

/2023/12/GUGUENRP


Depuis quelques mois, le mot « référendum » fait son grand retour dans les médias. Confinée durant des années sur les réseaux sociaux, cette légitime revendication s’est étoffée grâce au mouvement des Gilets jaunes. Le pouvoir en place l’a remise en sommeil en surfant sur l’actualité : crise sanitaire, guerre en Ukraine, période électorale. Depuis le conflit social de l’hiver 2023, la violence endémique qui s’étend dans la société laisse entrevoir l’urgence d’une réponse à la carence démocratique actuelle. L’usage du référendum peut y aider, il a même été prévu à cet effet dans notre Constitution.


La frustration des gouvernés


Pas une semaine ne se passe depuis la rentrée de septembre sans que ne soit évoqué le besoin d’un référendum sur tel ou tel sujet. L’environnement, l’immigration, l’école, la sécurité et bien sûr, les retraites : les problèmes ne manquent pas, le chaos est assez général. En outre, jamais les Français ne se sont autant abstenus d’aller voter, jamais ils n’ont eu aussi peu confiance dans leurs élus. Dans le même temps, rarement les difficultés se sont autant accumulées. Peu à peu, l’idée fait son chemin que nous, citoyens, devons prendre les choses en main d’une manière ou d’une autre. Mais voilà, comment faire ? Comment agir autrement que par les urnes ou qu’au travers de manifestations qui, par exemple, n’auront servi strictement à rien lors du débat sur la réforme des retraites ? Comment s’opposer à un pouvoir qui paraît tyrannique ? En fait, il ne l’est pas, ce qui est encore pire.

Le gouvernement use et abuse de l’article 49.3 de la Constitution et la plupart des Français (d’après les différents sondages) y voient une entrave à la démocratie. Nous appelons pompeusement « démocratie » le fait de voter pour des professionnels de la politique, puis de leur laisser les coudées franches dans la discussion, le choix...