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Légion d'honneur : le hochet de la Macronie

En 2017, Emmanuel Macron prétendait vouloir redonner son prestige à la plus haute distinction honorifique française. Mais entre le copinage et les décorations diplomatiques douteuses, les vices de l’Ancien Monde sont encore là.

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Le maréchal Joachim Murat, la chancelière allemande Angela Merkel, le peintre Jacques-Louis David, Bernard Arnault et la chanteuse Chantal Goya partagent un point commun : celui d’avoir rendu un « service éminent » à la France.

Deux-cents ans après son instauration le 19 mai 1802, par Napoléon Bonaparte, la Légion d’honneur a perdu de son éclat. Les manœuvres diplomatiques et les soupçons de copinage ont terni l’image de la plus haute distinction de la République. La promesse était pourtant belle. En récompensant à la fois des militaires et des civils – « mes soldats et mes savants », disait l’Empereur –, Napoléon voulait perpétuer la tradition des ordres militaires d’Ancien Régime sans trahir les idéaux révolutionnaires. « Je vous défie de me montrer une république, ancienne ou moderne, qui sut se faire sans distinctions. Vous les appelez les hochets, eh bien c’est avec des hochets que l’on mène les hommes », aurait-il lancé à son ministre de la Guerre, Louis-Alexandre Berthier, qui lui reprochait de vouloir rétablir un vice de la monarchie. Que nenni ! Égalité républicaine oblige, ce n’est pas l’hérédité que l’on décore, mais le mérite. Voilà pour la théorie.


« Honneur et patrie »


Mais la pratique est tout autre et tout le monde n’obtient pas le hochet de la République aussi difficilement. Concrètement, maires, ministres, parlementaires, préfets et autres acteurs économiques et associatifs – et depuis 2008, tout groupe de 50 citoyens d’un même département – peuvent proposer un candidat. Les dossiers sont remontés par les préfets dans les ministères et transmis au Conseil de l’ordre de la Légion d’honneur après un premier tri. Les seize membres du conseil et le grand chancelier, tous nommés par le président, lui font des propositions définitives. En sa qualité de Grand Maître, celui-ci a le fin mot. C’est donc bien le chef de l’État qui choisit les « méritants ».

La promesse d’Emmanuel...

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