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Les extrémistes annoncent souvent leurs intentions : vers le coup d’État européen

Dans le droit européen, la politique extérieure et de sécurité n'est pas du ressort de la Commission européenne. À quoi joue Ursula von der Leyen ?

/2023/12/pyrrp


Les récents évènements internationaux ont donné à l’Union européenne l’occasion d’évincer les États membres de leurs prérogatives régaliennes. Depuis des mois, les chefs d’État et de gouvernements doivent assumer les prises de position baroques et les déclarations à l’emporte-pièce de la présidente de la Commission ou du responsable du service d’action extérieure. Quand le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, demande aux pays européens, dotés de flottes de guerre, de les faire patrouiller dans le détroit de Taïwan (1), il participe à une escalade avec Pékin qui ne peut que nuire à des pays européens non concernés par le conflit et qui sont pour la plupart des avortons militaires. Les États ont dû ensuite, pour sécuriser leurs échanges, protéger leurs ressortissants et éviter l’engrenage, rétropédaler en face des autorités chinoises. Quand celui-ci fait de l’Europe « un jardin » et du monde « une jungle (2) », il ravive l’image de l’Européen arrogant et du complexe colonial, au mépris des intérêts des États et de leurs ressortissants.

Lors des affrontements d’octobre 2023 entre le Hamas et Israël, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen décida, sans considération pour les chefs d’État, d’étaler une position maximaliste loin de la subtilité nécessaire à un conflit si complexe. À noter que même Nathalie Loiseau, dont l’ADN européiste est inaltérable, s’en est émue sur Twitter/X : « Je ne comprends pas ce que la présidente de la Commission a à faire avec la politique étrangère de l’UE dont elle n’a pas la charge. » Ces déclarations tonitruantes feraient sourire si elles n’étaient pas la face immergée de l’iceberg de la substitution par l’action extérieure européenne de la diplomatie des États membres, au premier chef de la France. Une alliance du service d’action extérieure, soit les « diplomates » de l’Union européenne...